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Communiqués des sections
Section SNJ Rhône

Le Progrès

« Il va se passer beaucoup de choses et ça ne sera pas toujours facile »


Philippe Carli a pris la parole devant les salariés du Progrès. Il promet de redresser les comptes en 24 à 36 mois, mais pas que…



Digital First, c’est quoi ? En tournée au Progrès ce mercredi 11 octobre, Philippe Carli a annoncé la création le 5 octobre au niveau du Pôle presse du Crédit Mutuel (EBRA) d’un groupe de travail chargé de définir « avant la fin de l’année » un modèle d’organisation cible pour l’ensemble des titres. Chaque journal aura un référent, et le tout sera piloté par le directeur général du Progrès Pierre Fanneau, bombardé « Digital First manager », appuyé par le cabinet BearingPoint, entreprise néérlandaise de consulting. A partir de là, un plan de modernisation sera développé dans chaque titre, et Philippe Carli se donne jusqu’à la fin du premier semestre 2018, pour déployer le projet dans les rédactions.

Plan social ou pas ? De ce fameux « projet cible » Digital First, découlera le positionnement des directions de chaque titre sur sa propre réorganisation, et donc sur les effectifs. Philippe Carli confirme qu’il y aura des créations de postes correspondant à des besoins de nouvelles compétences, mais il ne le cache pas : « Il y aura des suppressions de postes », voire de métiers. Se pose donc la question de savoir s’il y aura un plan social. Sous quelle forme ? Il ne parle que d’un plan de départs volontaires, qui pour lui, « aurait du sens ». Cela signifie donc que les négociations annoncées début 2018 porteraient à la fois sur la réorganisation et le volet social.

Quel plan de relance ? Philippe Carli a un projet qui peut paraître ambitieux, qui s’appuie au niveau du groupe sur un gain de 110 millions d’euros en trois ans.
50 millions d’euros d’économies sur les coûts : fermeture des centres d’impression de Moselle et d’Alsace, baisse de la pagination, baisse de la masse salariale.
60 millions de recettes supplémentaires : augmentation du prix de ventes de dix centimes, poursuite du développement des suppléments, de l’événementiel, augmentation de l’audience pour générer des recettes publicitaires et stratégie de monétisation des contenus digitaux.
Le nouveau patron des journaux du Pôle presse du Crédit Mutuel a beau citer des exemples de réussites à la Voix du Nord, Ouest France ou au Télégramme, il n’en reste pas moins que le monde de la presse cherche encore le modèle économique susceptible de générer le niveau de recettes qu’il présente peut-être un peu vite comme acquis.

Marketing et journalisme. Philippe Carli insiste sur « le faible niveau de connaissance de nos clients » pour mettre en avant la nécessité de « développer une approche marketing ». Il parle aussi beaucoup de « marques » et de « contenus ». Et le journalisme dans tout ça ? « Ramenons les journalistes à leur vrai métier » répond-il. C’est quoi ce métier d’après lui : « Aller chercher de l’info, investiguer, répondre aux interrogations des lecteurs ». OK, mais n’est-ce pas contradictoire ? On le sait déjà : le journalisme est soluble dans le marketing.


VERBATIM

« On a la chance d’avoir un actionnaire qui est responsable socialement »

« L’entreprise doit se mettre en mouvement »

« Certains métiers devront disparaître, ou évoluer »

« Ça va être dur de remotiver certains (…) ceux qui se sont endormis sur leurs lauriers, on va les réveiller »

« Donc tout le monde va faire du Digital First mais la vraie question, c’est : je mets quels contenus et quelle offre payante ou gratuite »

« Il va se passer beaucoup de choses, ça ne sera pas toujours facile »
 

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Vos délégués du SNJ :
- CE : Vincent Lanier, Christine Morandi, Jean-Philippe Michaud, Yves Spahis.
- DP : Sandrine Rancy, Olivier Guichard, Philippe Perroud, Muriel Florin.
 

Lyon, le 11 Octobre 2017

Thèmes : Presse écrite

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