« La France ne doit pas refuser des visas aux journalistes »

Le Syndicat national des journalistes, première organisation de la profession, a adressé, le 1er mars dernier, une lettre au ministre de l'Intérieur pour lui demander l'obtention de visas aux journalistes afghans au Pakistan ou en Iran, actuellement en danger. Vu l'urgence de la situation pour nos confrères et consœurs, nous décidons de rendre public ce courrier.

Monsieur le ministre,

La France, par la voix du président de la République, a promis publiquement asile et aide aux journalistes afghans contraints à fuir leur pays gouverné par les talibans. Nombreux sont celles et ceux qui, menacés de mort, ont dû s’expatrier. Le Syndicat national des journalistes a documenté les dossiers de chacune et chacun ayant fait appel à notre organisation.

Le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères a toujours reçu les demandes que nous transmettons avec bienveillance et humanité.

Depuis plusieurs mois maintenant l’obtention de visa semble impossible alors que les consœurs et confrères vivent dans des conditions très dures au Pakistan voisin et en Iran.

La France a su depuis un an ouvrir grand ses bras aux milliers d’Ukrainiennes et d’Ukrainiens. Cet accueil ne doit pas se limiter aux seuls Européens.

La France ne doit pas refuser des visas à un nombre pourtant restreint de journalistes qui vivent cet hiver dans les rues de ces pays voisins où ils sont surveillés et menacés par les talibans (notamment au Pakistan) et d’où, une fois leurs visas expirés, ils risquent tous et toutes d’être renvoyés en Afghanistan. Aujourd’hui, les autorités pakistanaises et iraniennes n’hésitent plus à les refouler en Afghanistan où les talibans les mettent immédiatement en détention.

Monsieur le ministre, l’honneur de la France ne se divise pas.

Nous vous demandons de débloquer, très vite, des visas pour ces malheureux confrères et consœurs avant que le pire leur arrive.

Nous vous en remercions.