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Communiqués de presse

Ce gouvernement a un problème avec la liberté de la presse


Après la ministre du travail Muriel Pénicaud, qui avait déposé plainte début juin, pour « vol, violation du secret professionnel et recel », à la suite des révélations de Libération sur le contenu de la réforme du code du travail, c’est au tour de la ministre de la culture Françoise Nyssen d’annoncer sa volonté de porter plainte contre X, en réponse aux révélations du journal Le Monde sur la réforme de l’audiovisuel public. C’est d’autant plus choquant qu’il s’agit du Service Public financé par les citoyens, qui doivent donc être les premiers informés.

Si elles sont un moyen d’exercer une pression sur les rédactions qui auraient l’audace de faire leur travail d’investigation jusque dans les bureaux des ministères, ces plaintes traduisent également une volonté évidente du gouvernement d’intimider les sources des journalistes par la menace de poursuites judiciaires. Ces pratiques scandaleuses, indignes d’une démocratie qui se veut « moderne », nous renvoient plusieurs dizaines d’années en arrière.

Le Syndicat national des journalistes (SNJ), première organisation de la profession, rappelle au Président Emmanuel Macron que la protection des sources des journalistes, garantie en Europe par l’article 10 de la Convention européenne des droits de l’Homme, est définie par la Cour européenne des droits de l’Homme comme « une condition essentielle au libre exercice du journalisme et au respect du droit du public d’être informé des questions d’intérêt général ».

Le SNJ exprime ses plus vives inquiétudes quant à la conception de ce gouvernement de la liberté de la presse, pilier de la démocratie, et droit fondamental des citoyens.

Le SNJ apporte tout son soutien au réalisateur Lech Kowalski, convoqué aujourd’hui devant le tribunal de grande instance de Guéret pour répondre d’une supposée « rébellion ». Le cinéaste indépendant avait été interpellé et placé en garde à vue le 20 septembre dernier alors qu’il filmait l’occupation de la préfecture de Guéret par les salariés de GM&S La Souterraine (GMD). Lech Kowalski n’a fait que son métier d’informer.

Le SNJ exprime sa totale solidarité avec la journaliste du quotidien suisse Le Temps, qui a fait l’objet de deux heures d’interrogatoire ce week-end à la gendarmerie de Briançon, alors qu’elle effectuait un reportage sur le passage clandestin de migrants depuis l’Italie vers la France par le col de l’Echelle. Elle ne faisait que son métier d’informer.

C’est un fait, les incidents de ce genre se multiplient au pays de la Déclaration universelle des droits de l’Homme. Informer n’est pas un délit. Il est grand temps que ce gouvernement en prenne conscience.
 

Paris, le 15 Novembre 2017

Thèmes : Liberté

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