Formulaire de recherche


SNJ - 33 rue du Louvre - Paris 75002 - 01 42 36 84 23 - snj@snj.fr - Horaires


Communiqués des sections
Section SNJ Rhône

Le Progrès

Digital flou et pagaille first


L’entreprise ne s'étant pas donnée les moyens de (pré)-déployer le projet « digital first » de manière anticipée et sereine, les conséquences sur les conditions de travail et la vie des salariés sont vite apparues, tant à la rédaction que dans d’autres services, en particulier à la DRH. C'est le constat amer dressé par les représentants du SNJ lors du comité central d'entreprise de ce jeudi 8 novembre.



« Nous allons sortir rapidement de cette période de flou, et j’espère que ça permettra à tout le monde de retrouver de la sérénité ». Interpellé par le SNJ ce jeudi 8 novembre, en Comité central d’entreprise, sur le désastreux désordre qui accompagne la mise en œuvre du plan de départs, comme le pré-déploiement du Digital First, le directeur général du Progrès Pierre Fanneau a eu du mal à nier les difficultés dans lesquelles s’est embourbée la direction, en voulant mener de front tous les chantiers, au risque de confondre vitesse et précipitation.

S’il a bien essayé de faire le job, en prétendant ne recevoir « que des signaux positifs », Pierre Fanneau n’a pas convaincu, en prétendant que le calendrier était connu, les difficultés attendues, à peine ralenties par la nécessité d’en passer par « un temps de calage ». C’est justement parce que rien n’a été réellement calé, que la situation est aussi chaotique à la rédaction, lui a répondu le SNJ, en décrivant le tableau d’une situation explosive :

 des sessions de formations montées à la va-vite, parfois sur des logiciels qui ne seront finalement pas les bons ;

 des remplacements à l’économie des journalistes en formation, y compris pour les postes à responsabilité ; il en découle d’ores et déjà un contexte de sous-effectif et les conséquences sont parfois dramatiques en agences (Tassin, Villeurbanne…) où il peut ne rester en poste certains jours aucun journaliste titulaire !

 des sessions de e-learning « oubliées » sur les tableaux de service alors qu’il était bien convenu de les intégrer au planning ;

 une cellule de déploiement surdimensionnée, aux effectifs subitement revus à la baisse ;

 des confrères baladés d’une affectation à l’autre, sans perspective de calendrier ;- des éditeurs web formés repositionnés dans les départements sans aucune information et sans mission très définie ;

 des mutations accélérées pour certains, à l’arrêt pour d’autres ;

 des journalistes qui savent depuis mars que leur poste est supprimé, mais qui restent sans nouvelle de leur future affectation ;

 d’autres qui ont exprimé (comme on l’a leur a demandé) un souhait de changement et qui restent sans la moindre réponse depuis des semaines ;

 d’autres encore qui n’ont rien demandé et à qui on met la pression pour changer ;

 des postes supprimés prématurément dans le Rhône, notamment dans les agences, alors que le déploiement du "digital first" n’a pas commencé ;

 des incertitudes sur l’organigramme, sur les plannings, sur les futurs horaires ;

 Mais dans le même temps, ouverture de la chasse aux clics, sur fond de course à l’échalote, et de compétition entre départements, dans un état d’esprit qui promet pour la suite.

A elles seules, les conditions dans lesquelles partent les candidats au départ volontaire témoignent de la notion de relation humaine dans l’entreprise, le niveau zéro de reconnaissance pour des confrères ayant parfois plus de 40 ans d’ancienneté, poussés vers la sortie, parfois sans même une poignée de mains, amenés à culpabiliser d’oser demander à se faire payer dix jours de congés qu’ils ne pourraient pas poser…
C’est non seulement regrettable pour eux mais aussi pour leurs confrères en poste qui se demandent dans quel monde ils sont restés.

Le SNJ ne peut que constater –et déplorer– le fait que la direction n’a pas pris la mesure du plan qu’elle a elle-même imaginé, en sous-estimant les moyens nécessaires à la mise en œuvre d’un tel chantier, à cheval sur deux entreprises (EBM et le Progrès). C’est flagrant notamment en matière de ressources humaines, avec un service sous-dimensionné, qui croule sous les tâches et les sollicitations, de la gestion des 150 départs volontaires au recrutement des CDD et des futurs CDI, en passant par la confection du plan de formation.

Si le SNJ a signé ce PSE-PDV, en émettant des réserves importantes tant sur le modèle économique que sur l’organisation proposés, c’était d’abord pour sauter sur l’opportunité d’un renouvellement important des effectifs, avec la perspective d’obtenir 40 embauches de jeunes confrères en CDI, une première depuis une éternité dans la presse quotidienne régionale. Confiant dans la capacité de la rédaction à prendre en mains le nouveau projet qui se présente, le SNJ, qui a pris ses responsabilités en signant cet accord, n’en assurera pas le service après-vente à la place d’une direction défaillante.

 

--- ET AUSSI... ---

- Tout en refusant de donner une date, Pierre Fanneau a laissé entendre que l’organigramme de la rédaction, et l’ensemble des mutations qui en découlent, serait connu et dévoilé autour du 20 novembre. Jusque-là, tout va bien…

- Message à l’intention des candidats à une mutation : les accords d’entreprise prévoient l’attribution d’une prime équivalente à un mois de salaire, et trois mois de frais remboursés pour toute mutation géographique au-delà de 30 kilomètres.

- Message à l’intention des candidats au départ : la date effective de départ, en particulier la question de la prise ou du paiement des jours de congés payés, peut et doit faire l’objet d’un arbitrage entre le salarié et la direction, qui n’a pas à imposer ses conditions.

- Message à l’intention des candidats au départ : n’oubliez pas de réclamer avec votre solde de tous comptes le montant dû au titre de l’accord droits d’auteur négocié en 2013 par le SNJ, fixé comme suit : 0,5 fois le montant forfaitaire fixe annuel (500€) entre zéro et cinq ans d’ancienneté ; une fois 500€ entre cinq et dix ans d’ancienneté ; 1,5 fois ce montant entre dix et quinze ans d’ancienneté ; 2x500€ au-delà de quinze ans d’ancienneté.
 

---
Vos délégués du SNJ :
- CE : Vincent Lanier, Christine Morandi, Jean-Philippe Michaud, Yves Spahis.
- DP : Sandrine Rancy, Olivier Guichard, Philippe Perroud, Muriel Florin.
 

Lyon, le 11 Novembre 2018

Thèmes : Presse écrite

accès pour tous