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Communiqués des sections
Section SNJ Groupe EBRA

EBRA : les différents journaux vont-ils devenir des coquilles vides ?


Communiqué commun des sections SNJ de l'ensemble des titres du groupe EBRA après la réunion des délégués syndicaux à Paris le 15 avril.



Les différents PSE qui ont eu lieu dans les titres appartenant au Crédit Mutuel sont à peine achevés que déjà Philippe Carli pense à d’autres restructurations. Valérie Noël, la nouvelle DRH du groupe EBRA, a réuni à Paris lundi 15 avril les délégués syndicaux des neuf titres. Si le groupe n’existe pas, cela n’empêche pas la direction de le construire pierre après pierre, en louvoyant entre les titres, hors de tout cadre légal.

Vos représentants SNJ ont pris part à cette rencontre en étant lucides : la direction a déjà arrêté son projet et n'entend pas discuter sur le bien-fondé de la stratégie de transformation menée. Seule alternative concédée aux organisations syndicales : négocier sur le volet social.
 

150 à 200 nouvelles suppressions d’emplois

La direction du groupe a présenté ses projets quasi-immédiats de restructuration dont la création d’EBRA services qui regrouperait les services Trafic, les annonces légales, le Service relation clients (SRC) et le SVP (service de maintenance informatique). Le but de ce regroupement  : 150 à 200 nouvelles suppressions d’emplois au minimum, autour d’un plan social qui n’en a pas encore le nom mais est évident. Il y aurait «  une moitié de mesures d’âge  » sur le nombre total de suppressions de postes annoncé. Une partie du projet a été présenté aux délégués. « Les détails seront discutés et ouverts à la discussion dans chaque CE ou CSE  », précise Philippe Carli.

Les négociations autour de l’accompagnement de ce chamboulement se dérouleront dans le courant de l’année. Le but à demi-avoué est de rationaliser les processus de production, de se séparer d’équipes qui, selon la direction, coûtent trop cher et ne sont plus assez productives. En supprimant ces services au sein de chaque titre, les journaux vont se priver d’un de leurs atouts essentiels : la proximité avec le lecteur et la connaissance du terrain. Le Dauphiné libéré ayant déjà expérimenté cette sous-traitance des services supports, nous savons que c’est un échec et que la qualité ne sera pas au rendez-vous. En retirant petit à petit les services « support » des journaux, Philippe Carli en fait des coquilles vides avec, pour le moment encore, quelques journalistes dedans… Mais jusqu’à quand  ?

Ce « centre de services partagés » par tous les journaux du groupe pourrait s’installer dans l’Est dès le début 2021.
 

Des régies pour la publicité et une convention collective moins favorable

Autre projet annoncé : la création de régies publicitaires extérieures aux journaux en Alsace et en Lorraine et le passage - cette année - de tous les salariés attachés à la publicité dans les régies déjà existantes pour le pôle BJP et le pôle DL. Et une volonté de la direction que les personnes appartenant à ces régies basculent sur la convention collective du secteur de la publicité, moins favorable. Des nouvelles « rationalisations de process et des regroupements de services » pour faire encore des économies pour « pérenniser l’avenir des titres, au-delà de 2020 », selon Philippe Carli.

Le président du groupe en a profité pour annoncer son intention de consolider la structure en faisant une sorte de holding détenue par le Crédit mutuel qui contrôlerait à terme les neuf journaux qui forment le groupe EBRA.

Au terme de cette réunion, les représentants SNJ des neuf titres d’Ebra sont repartis avec une impression de flou quant à la stratégie menée par Philippe Carli.
 

La mise en garde du SNJ

Une chose est évidente  : nous avons changé d’ère. Place désormais au produit et au process de fabrication, à la rentabilité et à la productivité. Le mot « presse » a été utilisé une seule fois. Preuve s’il en est de l’intérêt porté par Philippe Carli au cœur du métier des neuf titres d’Ebra. La perte de qualité et de proximité vis-à-vis de nos lecteurs n’entre apparemment pas dans la réflexion de la direction. Comme l’a dit Valérie Noël, «  il y a un principe de réalité qui s’applique. Le cœur du métier, c’est l’information. Pour qu’il continue d’exister, le reste doit être organisé pour ne pas plomber les comptes  ».

Les sections SNJ du groupe Ebra rappellent que pour produire une information de qualité, les services support sont essentiels. Aucune chance de commercialiser un journal si les publicités sont réalisées à 300 kilomètres de là, si le service informatique se trouve à Strasbourg et met trois semaines à intervenir sur un ordinateur en rade, si les avis de décès sont plein de fautes et nécessitent des repasses gratuites.

Face à cette volonté de démembrer chacun des journaux, les sections SNJ des titres Ebra alertent sur la nécessité de conserver des unités autonomes dans chaque secteur et doter les rédactions de conditions de travail dignes de ce nom.

 

Vos sections SNJ de L'Alsace, Le Bien Public, Le Dauphiné libéré, Dernières Nouvelles d'Alsace, L'Est Républicain, Le Journal de Saône-et-Loire, Le Progrès, Le Républicain Lorrain et Vosges-Matin.

 

Paris, le 24 Avril 2019

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