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Communiqués de presse
Section SNJ Midi Pyrénées

En Haute-Garonne, l’information ne doit pas s’arrêter à la porte du conseil départemental


En Haute-Garonne, il ne fait pas bon être un journaliste un peu trop curieux. Surtout quand on enquête sur le patrimoine de Georges Méric, président PS du conseil départemental…

Un journaliste toulousain de l’hebdomadaire « Marianne » a reçu un courrier menaçant de la part de l’avocate du président Méric depuis la parution de son enquête, dans l’édition du 6 au 12 janvier. L’article précisait que, jusqu’à son élection à la tête de l’exécutif départemental, Georges Méric détenait des parts dans trois Ehpad (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) dont on connaît la part conséquente de financement public, provenant en particulier des départements…

Certes, ainsi que le lui autorise la loi du 11 octobre 2013 sur la transparence de la vie publique, Monsieur Méric a le droit de ne pas tout dévoiler de son patrimoine : si sa déclaration d’intérêt doit être rendue accessible au public, par contre sa déclaration de patrimoine peut, elle, se trouver mise à l’abri des regards (seulement consultable en préfecture pour les parlementaires, mais pas pour les présidents d’exécutifs locaux). Certes, M. Méric a légué ce patrimoine à ses filles - déjà dirigeantes de deux de ces établissements -, dès l’élection à la présidence du département acquise, ainsi que l’enquête du journaliste de « Marianne » a pu l’établir…

Mais c’est bien parce qu’il a relevé les limites de cette loi dite de transparence publique, que notre confrère a reçu des menaces de poursuites en justice par un courrier, signé de l’avocate de Monsieur Méric. Un envoi similaire a été opéré à tous les autres journalistes (de « Côté Toulouse », de France 3 Midi Pyrénées et à la direction de la rédaction de Marianne) qui ont repris l’info ou participé à sa diffusion.

Cette intimidation a sans doute pour but de faire régner le silence et l’opacité en Haute-Garonne dès lors que l’on s’intéresse au patrimoine de certains élus, et tente d’informer ainsi sur de potentiels conflits d’intérêts...

Face à ces pressions inadmissibles à l’encontre de journalistes qui ne font que remplir leur mission d’informer dans l’intérêt du public, le Syndicat National des Journalistes, premier syndicat de la profession, leur apporte son soutien plein et entier. Le SNJ constate que, sous l’affichage d’une volonté de transparence de la vie démocratique ou encore de défense de l’indépendance des médias, trop de lois actuelles (ou projets de loi) conduisent en fait à des tentatives pour museler les journalistes, ce qui ne peut que rassurer quelques potentats locaux.


Lire aussi le communiqué de l'Association des journalistes de Toulouse et de Midi-Pyrénées.
 

Toulouse, le 23 Janvier 2017

Thèmes : Liberté

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