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Section SNJ Ile-de-France

Info6tm : motion de défiance aux ASH


La rédaction des Actualités sociales hebdomadaires (ASH) a voté à l'unanimité une motion de défiance envers la direction du groupe Info6tm.



Déjà échaudée par de nombreux bouleversements (non-remplacement de départs, conditions de travail dégradées...) intervenus depuis la cession en juillet 2016 du pôle presse de WKF à Info6tm, filiale du groupe ATC, la rédaction des ASH souhaite aujourd’hui dénoncer les méthodes de sa direction et vote à l’unanimité une motion de défiance à son égard.

Au départ du rédacteur en chef des ASH, en octobre, la direction a décidé que la rédaction devrait se passer désormais de ce poste, cette fonction ayant été attribuée par défaut à l’éditeur délégué des ASH. Rappelons que la mission initiale de ce dernier consiste, à temps plein, à développer le lectorat et les partenariats du titre et à en assurer la gestion administrative et économique.

L’absence d’une véritable rédaction en chef pour coordonner 
au quotidien toute la partie éditoriale des ASH a des conséquences : manque d’anticipation quant à la production des diverses publications, absence de coordination entre les différents intervenants et avec les prestataires que la direction impose, difficultés à mener à bien l’élaboration d’un nouveau projet rédactionnel clair...

Par ailleurs, alors que la rédaction est passée en quelques mois de 22 à 11 permanents et que de nombreux pigistes réguliers sont eux aussi partis en prenant la clause de cession, la solution aujourd’hui proposée par la direction pour pallier ce sous-effectif est de faire appel à l’agence de contenu éditorial Pixel Image, une autre entité du groupe ATC. Une « solution » qui s’avère inefficace : ce prestataire n’est pas en mesure de répondre aux besoins rédactionnels particuliers des ASH et le rythme de production de la rédaction (publications quotidiennes sur internet et un hebdomadaire en bouclage tous les mercredis) n’est pas compatible avec un fonctionnement en sous-traitance.

Avec cette stratégie, le 
groupe ATC cherche à terme à imposer aux ASH son modèle de production qui consiste à mutualiser des rédacteurs, quelle que soit leur spécialité, pour remplir les colonnes de tous ses titres au mépris de la qualité attendue par les professionnels qui lisent le magazine.

Malgré une enveloppe importante accordée par WKF au groupe ATC pour investir dans les titres cédés, malgré une réduction drastique de la masse salariale, toutes les demandes sont refusées sans discussion possible : remplacement de postes, télétravail, recrutement de nouveaux pigistes, refus d’application des accords d’entreprise à tous les salariés... Tandis que les journalistes appellent de leurs vœux une enquête lecteurs pour réfléchir à une rénovation des ASH, la direction s’y oppose, jugeant cette opération « trop coûteuse ». Sous forme de provocation, elle leur propose de procéder eux-mêmes à des appels téléphoniques auprès de quelques dizaines d’anciens lecteurs. Comme si, alors qu’ils sont en sous-effectif, leur métier ne suffisait pas déjà à occuper leur temps de travail...

Les moyens ne sont pas accordés aux membres de la rédaction pour produire le magazine dans de bonnes conditions, ni pour mener à bien son projet de renouvellement. Leur connaissance du métier et des secteurs auxquels ils s’adressent est méprisée par une direction qui ne jure que par la rentabilité à court terme, et qui fait en sorte de semer le trouble dans les équipes en maintenant une grande opacité autour de sa stratégie d’entreprise et en adoptant des méthodes autoritaires. Un fonctionnement qui s’est illustré, par exemple, lorsqu’une « lettre aux lecteurs » annonçant de futures évolutions du magazine a été publiée dans le numéro 3036 du 1er décembre, malgré le désaccord exprimé par l’équipe de la rédaction, qui la jugeait préjudiciable à la ligne éditoriale des ASH et à sa pérennité.

Dans ces conditions, la sortie d’un journal de qualité ne tient que grâce au fort engagement et au professionnalisme d’une équipe très attachée à « son » titre et à son lectorat. Mais les journalistes ne pourront pas continuer ainsi durablement et craignent le pire pour l’avenir du titre, pour leur santé et pour leurs emplois.
 

Paris, le 12 Décembre 2017

Thèmes : Information

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