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Communiqués de presse

[Nécrologie]

Jacques Cressard, les journalistes pigistes vous rendent hommage

Député d’Ille-et-Vilaine et fils d’un journaliste à Ouest France, Jacques Cressard est décédé le 7 mars à Rennes. Il avait donné son nom à une loi du 4 juillet 1974 reconnaissant le statut de salarié à tout journaliste professionnel. Cette loi figure aujourd’hui dans le Code du travail, article L 7112-1 : "Toute convention par laquelle une entreprise de presse s’assure, moyennant rémunération, le concours d’un journaliste professionnel, est présumée être un contrat de travail. Cette présomption subsiste quels que soient le mode et le montant de la rémunération ainsi que la qualification donnée à la convention par les parties". Une sacrée avancée saluée depuis un demi-siècle par les syndicats de journalistes et par tous les confrères et consoeurs "pigistes".
Un journaliste rémunéré à la pige doit donc être payé en salaire et bénéficier de l’application des règles du Code du travail et de la Convention collective des journalistes. "Doit" mais faudrait-il écrire "devrait" ? Depuis 1974, nombre d’employeurs de presse et de l’audiovisuel s’efforcent de contourner la Loi Cressard et de nier le statut de salarié des journalistes non permanents. Florilège : rémunération en droits d’auteur/Agessa, incitations à se déclarer auto-entrepreneur, qualification et rémunération comme correspondant local de presse, exigence de factures... Un contournement facilité par la maladresse de ceux qui parlent d’un "statut de pigiste",  qui distinguent "salariés" et "pigistes", qui opposent CDI et piges, voire ceux qui évoquent un statut de journaliste "indépendant".
La Cour de cassation a depuis longtemps tiré les conséquences de ce statut de salarié des journalistes pigistes . Elle a jugé qu’en fournissant régulièrement du travail à un journaliste, même rémunéré à la pige, une entreprise a fait de ce dernier un collaborateur régulier auquel elle est tenue de fournir du travail. Exit les ruptures de fait sans respect de la procédure et sans versement des indemnités de licenciement. Mais trop de journalistes pigistes ignorent encore leurs droits ou hésitent à les défendre. Le SNJ se mobilise aux côtés de ceux qui veulent faire respecter leurs droits et donc faire respecter la Loi Cressard.

Paris, le 09 Mars 2015

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