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Fiscalité

Journalistes : quels privilèges ?

Il n’est malheureusement pas rare de constater que l’on s’appuie sur quelques exemples pris parmi les stars du petit écran pour fustiger les soi-disant « privilèges » dont bénéficieraient globalement « les » journalistes. Qu’en est-il exactement ?

Rappelons tout d’abord que, depuis les années trente, la profession fait effectivement l’objet de dispositions particulières, notamment dans le domaine fiscal. Des dispositions nées de l’impossibilité de négocier avec l’ensemble des organisations patronales la couverture des frais professionnels et/ou des salaires décents pour les journalistes. Un temps revu à la baisse, cet avantage fiscal a été restauré dans tous ses effets après la Guerre afin de favoriser, dans un pays et une démocratie à reconstruire, le redémarrage d’une presse libre en permettant aux entreprises exsangues de recruter des journalistes en nombre, à moindre coût.

Plus de soixante ans après, ces dispositions légales sont certes restées en vigueur sous des formes diverses. Mais, parallèlement, les émoluments des journalistes n’ont pas évolué plus vite que les autres et demeurent, dans l’ensemble, très inférieurs à ce qui est pratiqué dans la plupart des professions à responsabilités et charge de travail comparables.

Pour s’en convaincre, quelques exemples pris dans les barèmes de salaires qui font l’objet d’une âpre négociation entre syndicats et patronat, chaque année, par forme de presse. Ainsi, en 2013, un « journaliste polyvalent » dans un périodique local débute sa carrière à 1.508 euros bruts, soit une centaine quelques dizaines d’euros seulement au dessus du Smic (1430,22 euros sur la base de 35 heures). Un reporter dans un quotidien régional émarge à 2.473 euros bruts, tandis que le salaire d’un chef de service (politique, économie, culture, etc.) dans la presse quotidienne nationale démarre à 3.485 euros. Le rapprochement avec la situation d’autres cadres (les journalistes y sont en effet assimilés) est pour le moins intéressant et instructif.

Ajoutons, pour compléter le tableau, qu’il y a plus de 7.000 pigistes (sur 37.000 journalistes titulaires de la carte de presse) qui font la queue aux portes des rédactions. Soit 20% d’une profession en état de précarité statutaire et financière ! Alors, privilégiés « les » journalistes ?

le 01 Janvier 2006

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