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Communiqués de presse

Justice pour Nadia Daam : deux cyber-harceleurs condamnés !


« C’est pas parce qu’on est journaliste qu’on a le droit de se faire menacer et insulter ». La présidente de l’audience correctionnelle du Tribunal de Paris vient de résumer le dossier qui va être jugé ce mardi 3 juillet. La victime, Nadia Daam journaliste, chroniqueuse à Europe 1 et co-présentatrice de l’émission « 28 minutes » sur Arte, a été harcelée par des activistes du fait des prises de position qu’elle a défendues lors d’une chronique à la radio le 1er novembre 2017.

Elle y stigmatisait les auteurs de la violente campagne menée par le forum Blabla 18/25 du site « jeuxvideo.com » contre la création d’un numéro de téléphone destiné à aider les femmes victimes de harcèlement. Cette campagne sordide a contraint à la désactivation de ce numéro « anti-relous ». La journaliste qualifiait ce forum de « poubelle à déchets non recyclables d’Internet ». Une terrible cyber-campagne de haine s’est alors déclenchée contre elle dans les heures qui ont suivi. Pendant plusieurs jours, menaces de mort et de viol contre elle et sa fille de dix ans, accompagnées de révélations permettant de les localiser, sa porte d’entrée étant ébranlée de coups en pleine nuit, etc.

Elle a déposé plainte et sept personnes ont été identifiées. Deux prévenus répondaient de leurs actes ce 3 juillet. L’un convaincu d’avoir réalisé et diffusé un photomontage la montrant sur le point d’être exécutée par Daech et le second pour menaces à caractère sexuel.

L’audience a permis de se rendre compte que les deux hommes parlaient de s’amuser, de faire des blagues, de « faire le malin », etc. Les deux disaient ne pas s’être rendus compte de la gravité de leurs actes avant la garde à vue. L’un s’est excusé en cherchant des yeux la journaliste dans la salle, l’autre a murmuré quelques mots…

Pourtant, pour la journaliste et sa fille, c’est bien un véritable calvaire qui a été vécu et qui ne semble pas terminé puisque, comme elle l’a révélé à l’audience de ce jour, le 5 juin dernier, alors que Nadia Daam était au tribunal pour ce renvoi, son appartement a été cambriolé et dévasté.

Les deux cyber-harceleurs ont été condamnés chacun à six mois de prison avec sursis et 2 000 euros de dommages et intérêts. Les quatre autres prévenus seront jugés en province, nouvelles épreuves pour la journaliste. Ce qui ne l’empêche pas d’être heureuse de la très bonne décision de ce jour et le Syndicat National des Journalistes (SNJ), première organisation de la profession à ses côtés, la félicite pour son courage et sa ténacité.

 

Paris, le 03 Juillet 2018

Thèmes : Liberté

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