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Communiqués des sections
Section SNJ Midi Pyrénées

Centre-Presse

La liberté d'expression n'est pas négociable, M. Teyssèdre


La section locale du Syndicat National des Journalistes (SNJ) à Centre Presse s’élève contre les pratiques récurrentes du maire de Rodez envers les journalistes qu’il s’imagine pouvoir insulter en fonction de ses humeurs et du jugement très personnel qu’il porte sur leur travail. C’est ainsi que ce maire, à fleur de peau actuellement pour cause de campagne électorale, s'en est pris à l'un de nos collègues qui a eu "l'outrecuidance" de l'appeler au sujet d’une enquête publiée dans Le Journal du Dimanche, à propos des villes où il fait bon vivre. Quelle n'a pas été la surprise de ce journaliste de se voir méprisé par l’élu en réponse à ses questions. Pire, Christian Teyssèdre a jugé bon d’aller se plaindre à la direction du journal. Ce n'est pas la première fois que le maire de Rodez tente d'intimider ou de déstabiliser les journalistes, dans l’exercice de leur profession.

Rappelons-nous. À l’issue du premier conseil municipal de sa nouvelle mandature, M. Christian Teyssèdre, à peine réélu maire en 2014, avait refusé de répondre à la demande d’interview d’une journaliste de France 3. M. Teyssèdre justifiant ce refus par la colère que lui aurait inspiré la manière dont notre consœur avait relaté un dossier sensible pour lui, en l'occurrence une plainte judiciaire le concernant. Son attitude n’est donc pas nouvelle, elle se répète même depuis trop longtemps.

En pleine campagne électorale en 2014, il s’était permis de franchir le seuil de certaines rédactions locales comme s’il était chez lui, faisant preuve d’une arrogance insupportable envers les équipes de journalistes. Mais, déjà, dès son premier mandat, M. Teyssèdre était coutumier d’incivilités envers certains journalistes, dès que ceux-ci avaient osé écrire un article de manière un peu trop indépendante à son goût. Et il n’avait alors pas hésité à commettre des actes d’intimidation, oralement auprès des journalistes, ou en brandissant par écrit la menace de poursuites auprès des directions des rédactions.

Le SNJ tient ici à rappeler, avec la plus grande fermeté à cet élu, quelques principes élémentaires que se devrait déjà de respecter tout démocrate et républicain digne de ce nom. Il n’appartient pas au pouvoir politique de trier selon ses humeurs les journalistes auxquels il veut bien répondre et de refuser les sollicitations de ceux dont il ne contrôlerait pas le travail. La Constitution de la République française garantit l’indépendance et la liberté de la presse et le Conseil Constitutionnel a reconnu aux journalistes une mission d’information particulière envers le citoyen, en toute indépendance vis-à-vis de tous les pouvoirs. Les journalistes comme leurs hiérarchies n’ont de compte à rendre à aucun élu en particulier et ils ne doivent accepter à aucun moment la censure insidieuse qui pourrait s’instaurer suite à des pressions directes ou indirectes.

Rappelons aussi au maire qu’on ne peut pas être le premier à poser devant les journalistes pour commémorer l’attentat de Charlie Hebdo et fustiger cette même liberté d’expression, quand on se sent attaqué.

Non, la liberté d'expression n'est pas négociable, M. Teyssèdre.
 

Rodez le 22 Janvier 2020

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