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UES L'Equipe

La mise au point de l'intersyndicale

L'intersyndicale SNJ - SNJ-CGT - UFICT-CGT - SGLCE-CGT

Au regard de la teneur du message de Jean-Louis Pelé du lundi 4 janvier, il nous paraît important de garder en tête que l’esprit critique ne doit pas se transformer en mensonge.

Comme il en a pris l’habitude depuis plusieurs mois, le directeur général du groupe L’Équipe a répété que son projet d’accord de performance collective proposait « une garantie d’emploi pour chacun d’entre vous jusqu’au 1er janvier 2025 ». C’est faux : l’accord (envoyé à tous les salariés en juillet) soumettait cette perspective à un « périmètre constant ». Il suffisait de la suppression ou de la modification de périodicité d’un magazine, pour prendre deux exemples qui sont malheureusement devenus réalité – pure coïncidence, sans doute –, pour rendre caduc cet engagement et permettre un plan social dans l’entreprise.

De même, il est erroné d’affirmer que le projet de la direction « évitait tout départ contraint et préservait au mieux les conditions de travail de chacun ». Les salariés qui auraient refusé l’APC (s’il avait été signé) auraient été licenciés et les conditions de travail auraient été dégradées puisque M. Pelé ne voulait remplacer qu’un tiers de ces licenciements, sans parler des départs à la retraite non remplacés que la direction chiffrait elle-même à 35 jusqu’en 2024. Comment parler de maintien de l’emploi quand ce qui se profilait était une charge toujours plus importante pour les salariés restants ?

Il faut croire que ce n’est pas la préoccupation prioritaire du directeur général. Le mois dernier, aux représentants du personnel qui s’étonnaient de voir le directeur de la communication l’assister notamment lors des réunions avec les salariés, M. Pelé a asséné : « L’Équipe, c’est moi. »

Ce n’est pas la seule énormité proférée lors du dernier CSE. Quelques mois après avoir observé avoir « gagné deux ans (avec le Covid) », il a gratifié les élus d’une petite leçon de «solidarité » à la sauce Amaury : à la base de son plan social, il a placé le PIS (prononcez-le comme vous voulez), le « principe intergénérationnel de solidarité ».
Les plus anciens devraient accepter spontanément de quitter la boite au lieu des derniers embauchés. Assez bizarrement, jeunes et moins jeunes semblent d’autant moins enthousiasmés par cette perspective qu’elle s’accompagne de conditions bien inférieures à celles qui prévalaient lors des PSE de ces dernières années.

La situation financière du groupe ne s’est pourtant pas dégradée, au contraire.

Il faudra donc que la direction entende la colère des salariés, qui ne se mobilisent d’ailleurs pas seulement contre la perspective de départs contraints.
Plusieurs dizaines de journalistes l’ont déjà écrit au directeur de la rédaction : ils ne veulent pas d’un plan d’affaiblissement qui dégrade les conditions de travail et ne donne aucune perspective de relance tangible. C’est tellement vrai que M. Pelé voit dans ce constat dramatique un « dénigrement systématique », sans doute pour éviter de reconnaître que la tâche d’un patron de presse ne s’arrête pas à couper des lignes budgétaires mais aussi à se montrer créatif, volontaire et ingénieux dans un secteur en mutation.

Deux mois après la présentation de son plan social aux élus, la direction organise ce mardi une première réunion de négociations dont on vient de découvrir le périmètre, très restreint.

Elle serait bien inspirée de revoir enfin toute sa copie au lieu de se montrer sourde devant la colère des salariés qui enfle.

Paris, le 05 Janvier 2021

Thèmes : Licenciement

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