Communiqués des sections
La rédaction de La Recherche mobilisée pour l'emploi et l'indépendance éditoriale
La section SNJ de La Recherche s'est associée à cette lettre ouverte à Claude Perdriel, patron de Sophia publications.
Lettre ouverte de la société des rédacteurs de La Recherche à Monsieur Claude Perdriel
En 2016, vous avez acquis le groupe Sophia Publications, soit quatre titres, Le Magazine Littéraire, L’Histoire, Historia et La Recherche. En janvier dernier, vous avez annoncé votre volonté de fusionner La Recherche avec Sciences et Avenir au sein d’un pôle science dirigé par Madame Dominique Leglu, directrice de la rédaction de Sciences et Avenir.
Quelques jours plus tard, si cette fusion n’est plus envisagée, vous confirmez en revanche le rapprochement physique des deux rédactions, la création d’un pôle science, ainsi que deux licenciements au sein de la rédaction. Aucun remplacement n’est envisagé alors que l’équipe, qui réalise annuellement 11 mensuels, 4 hors-séries, organise 3 évènements et alimente un site Web, a déjà été réduite à 12 personnes en 2015. Des décisions incompréhensibles alors que notre magazine a augmenté sa diffusion en 2016 et qu’il est le seul titre scientifique à l’avoir fait.
Face au CE, et à plusieurs reprises, Maurice Szafran, directeur éditorial, a loué la qualité éditoriale du titre et a reconnu que l’équipe n’avait pas démérité. Dans un contexte national et international où la démarche scientifique et ses résultats sont de plus en plus remis en cause (réchauffement climatique, anti-vaccins...), notre travail consiste à fournir une information rigoureuse, sans faire miroiter de fausses promesses : en donnant la parole aux chercheurs qui expliquent la science en train de se faire, en mettant autour de la table scientifiques, philosophes, sociologues.
Comment atteindre ce niveau d’exigence avec une rédaction amputée de deux personnes ? Comment fonctionner sans rédactrice en chef technique ou sans chef des actualités puisque ces postes sont mécaniquement supprimés ? Quelles conditions de travail seront les nôtres quand notre direction considère que les restants vont simplement absorber le travail des partants, et qu’en parallèle le budget pige est considérablement réduit ? Depuis plus de deux mois maintenant, nous demandons des informations sur le projet éditorial de Dominique Leglu. Les réponses apportées, quand elles existent, sont floues et relèvent selon nous de la méthode Coué.
Aujourd’hui, nous attendons toujours des réponses à ces questions, comme le CE et le CHSCT qui ont cette semaine rendu des avis défavorables sur le projet éditorial et le projet de déménagement. Or quelques aménagements suggérés, dans la ligne éditoriale, et dans la maquette, sont sur le point d’être appliqués dans le prochain numéro sans concertation, alors que notre direction a toujours affirmé que nous serions consultés puisqu’il s’agit de « notre journal ».
Par conséquent, nous nous opposons à la suppression de deux postes au sein de la rédaction, qui aurait pour conséquence une surcharge de travail considérable pour tous. Nous n’acceptons pas un déménagement qui équivaudrait à une dislocation physique du groupe avec pour conséquence un éloignement de nos représentants légaux. Nous considérons que les aménagements dans la ligne éditoriale et dans la maquette sont préjudiciables au titre et ne s’inscrivent pas dans un projet global.
De plus, dans le cadre du pôle, nous réclamons l’assurance d’avoir une égalité de traitement vis-à-vis de Sciences et Avenir. Nous demandons des garanties sur l’indépendance éditoriale de notre titre face à la volonté assumée de la direction de ce pôle de se rapprocher de la recherche privée. Nous demandons des garanties sur notre liberté de traiter toutes les sciences face à la volonté de privilégier la physique ou les neurosciences au détriment d’autres disciplines comme la biologie, l’environnement etc.
Nous voulons une stratégie éditoriale claire, définissant un positionnement précis des magazines La Recherche et
La société des rédacteurs de La Recherche
Thèmes : Grève
accès pour tous