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Communiqués de presse

Le « secret des affaires » est mauvais pour la santé publique


Outre les informations nombreuses, diverses et concrètes sur les atteintes graves à la santé des êtres humains, le scandale mondial du traffic des « dispositifs médicaux » révélé depuis quelques jours par le Consortium international des journalistes d'investigation (ICJI) a mis l’accent, en France sur les méfaits de la loi « secret des affaires » votée par un parlement aveugle, sourd et... fidèle aux volontés de l’Elysée.

Ainsi, le quotidien Le Monde, qui avait saisi la Commission d’accès aux documents administratifs (CADA) dans le cadre de cette enquête mondiale (#ImplantFiles), a obtenu une réponse négative six mois plus tard au nom du « secret des affaires ».

Cette loi contraire à la liberté d’informer et d'être informé a été promulguée le 30 juillet 2018 en dépit de toutes les oppositions : coalition de plus de 50 organisations et pétition ayant recueilli plus de 600 000 signatures. Le syndicat National des Journalistes (SNJ), première organisation représentant la profession avait souligné à l’époque qu’elle menaçait le travail des journalistes, lanceurs d’alerte, syndicats, associations, chercheurs, historiens et citoyens.

Bravo aux confrères et consœurs pour la qualité du travail et l’opiniâtreté dont ils/elles ont eu à faire preuve pour avancer leurs enquêtes malgré tous les obstacles.

Que la santé soit le premier domaine où cette loi inique est mise en œuvre ne peut étonner puisque les profits sont gigantesques et les responsabilités cachées et niées.

La sonnette d’alarme a déjà été tirée quand les informations concernant le Levothyrox, médicament au centre d’une polémique ayant entraîné des plaintes, n’ont pu être légitimement obtenues par les citoyens s’estimant mal traités. 

La loi « secret des affaires » est ainsi mise à nu : elle consiste à permettre aux multinationales et aux lobbys de poursuivre leurs méfaits en toute impunité. Elle consiste à faire passer les « nécessités de l’argent » avant l’intérêt général.

Le SNJ demande l’abrogation de cette loi liberticide, et a décidé, au nom des intérêts de la profession, et au côté de ses consœurs et confrères, de s’associer au recours contre ce refus de délivrer les informations nécessaires au travail des journalistes dans leur mission d'informer.

 

Paris, le 29 Novembre 2018

Thèmes : Liberté

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