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Section SNJ Ile-de-France

Groupe Moniteur

Le management brutal d'Infopro Digital ne passe pas

Les licenciements brutaux se poursuivent au Groupe Moniteur (GM, éditeur notamment du Moniteur des travaux publics, de La Gazette des communes, du Courrier des Maires, d’AMC, 500 salariés dont 110 journalistes mensualisés + 240 journalistes pigistes) tombé il y a dix-huit mois dans l’escarcelle d’Infopro Digital (IPD), dirigé par MM. Christophe Czajka (président) et Julien Elmaleh (directeur général). Après les départs en « clause de cession », fin mars 2014, de plus de 60 journalistes (42 journalistes mensualisés et une vingtaine de journalistes pigistes), pour la plupart mis sous pression dès le rachat, fin 2013, les nouveaux patrons ont notamment viré le chef du service photo (octobre 2014) du pole collectivités et le rédacteur en chef (mai 2015) de La Gazette des communes, tous deux professionnels reconnus et estimés de leurs confrères.

Brutalité envers les journalistes. Cette brutalité, qui semble réservée aux journalistes – en comparaison de la « rupture conventionnelle » davantage usitée pour d’autres catégories professionnelles – prend-elle sa source dans la résistance et la solidarité montrée par les journalistes du Groupe Moniteur ? La question se pose en effet depuis que deux pétitions de journalistes ont tenté d’empêcher le licenciement de Cyrille Derouineau (chef du service photo) en octobre. Une solidarité qui a trouvé un nouvel écho, mercredi 27 mai, avec un tract du SNJ protestant contre le management par le stress et l’intimidation, à coups de licenciements aussi inexplicables qu’injustifiés, caractéristique d’IPD. Tract diffusé après le licenciement, le 18 mai, de Philippe Pottiée-Sperry (rédacteur en chef de La Gazette des communes).

Détournement des droits CFC. La crise de confiance entre les journalistes et IPD s’est, il est vrai, très vite installée au Groupe Moniteur, après les déclarations inaugurales de Christophe Czajka, début 2014, s’en prenant à des journalistes « en moyenne trop bien payés » puis lors de la suppression du versement de leur quote-part de droits de reprographie papier et numérique versés annuellement au groupe (plus d’un million d’euros) par le Centre français d’exploitation du droit de copie. Une suppression de droits CFC opérée sur un coin de table par les dirigeants du groupe de presse professionnelle, sans même en avertir le comité d’entreprise. Un délit d’entrave a été voté par les élus du CE le 9 octobre 2014 et la justice est saisie, avec le soutien du Syndicat national des journalistes. Plus récemment, début 2015, ce sont les journalistes pigistes qui ont pour la plupart vu leur prime d'ancienneté sévèrement amputée (jusqu'à près de 20 % de leur rémunération) sous prétexte, selon les justifications avancées par la direction, d'erreur de paramétrage ou de dérèglement de logiciel de paye dont personne à la DRH ne se serait rendu compte depuis six ans. 

Mépris des salariés. Cette crise de confiance a encore été renforcée par les conditions faites à l'ensemble des salariés dans le cadre du déménagement du Groupe Moniteur vers Antony (à une demi heure de Paris par le RER B) – les personnels de GM devant rallier à partir de début septembre les immeubles d'Antony Park 1 et d'Antony Park 2 loués par InfoPro Digital à la Croix de Berny. L’impact considérable sur les temps de trajet et la vie professionnelle et personnelle des salariés est insuffisamment pris en compte, selon les syndicats de GM (CGT, SNJ, CFDT, CFTC), qui ont rejeté en comité d’entreprise, mercredi 27 mai, le projet des mesures d’accompagnement de ce déménagement présenté par la direction d’IPD/GM (mise en place de télétravail un jour par semaine, bureau parisien de transit pour les rendez-vous professionnels et interviews, aides au déménagement des salariés pour qu’ils se rapprochent d’Antony, aide aux frais de garde d’enfants, etc.). 

Temps de transports doublés au profit d’une ambition. Selon les délégués syndicaux, le projet d’accord final se révèle très en retrait de celui qui avait été discuté depuis deux mois. Comme si la direction d’IPD/GM avait décidé, tout d’un coup, d’engager un bras de fer avec les salariés sans se préoccuper des conséquences et de l’acceptabilité d’un déménagement qui pèsera lourd dans la vie des salariés d’une institution plus que centenaire, habitués à travailler rue d’Uzès, au centre de Paris. Ce faisant, Christophe Czajka a atteint son objectif : le rachat, fin 2013, à crédit et au quart de son prix du Moniteur et de ses filiales lui permet, un an plus tard, de se hisser dans la cour des grands en dirigeant désormais le premier groupe de presse professionnelle français avec plus de 2 000 salariés et un chiffre d’affaire de 300 milions d’euros. Il a d’ailleurs ouvert fin 2014 des bureaux sur Madison Avenue à New-York. Mais les journalistes du Moniteur et de La Gazette se demandent si demain il leur sera encore demandé de faire du journalisme. Et dans quelles conditions ? 

Assemblée générale interdite. D'autres indices plaident d’ailleurs dans le sens d’un affrontement souhaité par IPD/GM : les représentants syndicaux et du personnel n’ont par exemple plus droit qu’à leurs locaux syndicaux pour réunir les salariés. Et s’ils annoncent une assemblée générale, ils sont conviés à la faire dans un bureau de 20 m2 alors que plus de 400 salariés travaillent quotidiennement rue d’Uzès. Ainsi de l’AG convoquée par le SNJ et la CGT pour ce jeudi 28 mai à 12h30 afin d’informer les salariés. Elle devrait se tenir devant le 17 rue d’Uzès, siège du Groupe Moniteur, à moins que la DRH de l’entreprise, Mme Isabelle Mirallès, ne mette à exécution sa menace d’envoyer les huissiers et la police !

Quoi qu’il en soit, le Syndicat national des journalistes et la CGT ont appelé à ce rassemblement.

Contacts : Martine Doriac, déléguée syndicale SNJ Groupe Moniteur et secrétaire adjointe du comité d’entreprise: 06 26 01 83 63 - Denis Solignac, représentant SNJ au Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail : 06 12 49 52 22

le 27 Mai 2015

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