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Communiqués de presse

Le SNJ soutient la correspondante de L’Obs à Pékin

Dans un communiqué mis en ligne ce samedi 26 décembre sur le site du ministère chinois des Affaires étrangères, les autorités chinoises viennent officiellement de confirmer l’expulsion imminente de la correspondante de L’Obs à Pékin, Ursula Gauthier, accusée de « défendre de manière flagrante » des actes terroristes. Le ministère avait informé vendredi la journaliste, en poste depuis six ans à Pékin, qu’en l’absence « d’excuses publiques » de sa part, relatif à un article ayant déplu, sa carte de presse ne serait pas renouvelée, ainsi que son visa, ce qui signifierait son expulsion au 31 décembre.

L’article incriminé, ayant prétendument « provoqué l’indignation du peuple chinois », publié sur le site internet de L’Obs le 18 novembre (ici), décrivait les mesures répressives et la politique « antiterroriste » de Pékin à l’égard du Xinjiang, vaste région en majorité musulmane de l’ouest de la Chine. L’article avait surtout suscité, ces dernières semaines, une violente campagne de presse contre la journaliste, accusée de « préjugés anti-chinois » dans divers médias proches du pouvoir, provoquant un déchaînement de menaces sur les réseaux sociaux. A tel point que le « Club des correspondants étrangers » de Pékin avait réagi vivement, en exprimant son inquiétude face à des « manœuvres » visant en définitive à intimider l’ensemble de la presse internationale.

« Après la mise au pas générale de la presse chinoise » depuis l'arrivée au pouvoir du président Xi Jinping, cette escalade est « un prétexte pour intimider les correspondants étrangers en Chine, notamment sur les questions concernant les minorités, particulièrement au Tibet et au Xinjiang » a dit à l’AFP Ursula Gauthier, convoquée à trois reprises au département du ministère chinois des Affaires étrangères en charge des correspondants étrangers. Si elle devait être expulsée, elle serait le premier correspondant étranger en Chine à faire l’objet d’une telle mesure depuis l’expulsion en 2012 de Melissa Chan (Al Jazeera).

Face à cette atteinte à la liberté d’informer, le Syndicat National des Journalistes (SNJ), première organisation de la profession, apporte tout son soutien à Ursula Gauthier, et attend beaucoup plus du gouvernement français que les timides « regrets » exprimés par le ministère des Affaires étrangères. Le silence, face à la censure, au nom de la diplomatie, n’a jamais fait avancer nulle part la cause de l’indépendance de la presse.

Paris, le 27 Décembre 2015

Thèmes : Liberté

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