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Section SNJ Lorraine

L'Est Républicain

Les journalistes de Vosges Matin disent STOP !


Les journalistes des éditions de Vosges Matin disent « STOP ! » Un STOP qui marque un profond ras-le-bol, exprimé avec leur coeur et leurs tripes dans une lettre ouverte qu’ils ont adressée hier en fin de journée à la direction générale et à la rédaction en chef.

« Vendredi dernier (22 mars), les cadres de Vosges matin, réunis au siège à Houdemont, ont appris avec stupéfaction que le journal allait une fois de plus servir de laboratoire test à ERV pour le lancement de Swing. Et ce, le lundi 2 avril… Ceci alors même que les équipes sur-sollicitées depuis des mois sont épuisées. Physiquement, mais aussi et surtout psychologiquement. Usées par le sentiment de naviguer à vue, dans une désorganisation totale liée à une accumulation de tâches incessantes, avec des effectifs toujours moindres et instables puisque la rédaction compte aujourd’hui 8 CDD (soit 20 % des effectifs) ».

Cette perception est aujourd’hui partagée par de nombreux journalistes de L’Est Républicain. Et, plus largement, du groupe Ebra, du Républicain Lorrain au Dauphiné Libéré. « Une situation d’autant plus inacceptable », pour les journalistes vosgiens, qu’ils pâtissent « d’un traitement salarial bien en deçà de celui de leurs collègues du groupe ». Tous les ans, au moment de la négociation sur les salaires, les organisations syndicales inscrivent dans leurs revendications la revalorisation des rémunérations à Vosges Matin. L’alignement, qui plus est, sur les statuts de l’ER. Tous les ans, la direction de l’unité économique et sociale ER-VM refuse l’équité économique et sociale.

Ce déploiement hâtif de Swing à Vosges Matin (repoussé à mai en Franche-Comté) est la goutte d’eau de trop. « Consciencieuses, impliquées, les équipes n’ont jamais rechigné à la tâche, se pliant en quatre pour mettre en oeuvre dans les meilleures conditions possibles les nouvelles méthodes de travail ». Mais aujourd’hui Vosges Matin « en a marre d’être un rat de laboratoire ! Les journalistes des éditions de Vosges Matin demandent que le lancement de Swing soit reporté à une date ultérieure. Le temps que la direction ait le temps de mettre en place les moyens humains nécessaires à ce nouveau déploiement ». Les mettra-t-elle réellement en place, alors que la seule ambition de la direction depuis des mois est de réduire les effectifs à la rédaction ?

Depuis des mois, le SNJ dénonce justement ce manque d’anticipation et de transparence autour de l’application du Digital First, vecteur de risques psycho-sociaux. La politique du « on installe et ensuite on verra » ne peut plus durer. Quelle crédibilité, quelle confiance accorder à une direction générale qui conduit les équipes rédactionnelles de manière si hasardeuse vers le Digital First ?

Le SNJ soutient l’action menée par les journalistes de Vosges Matin. Il encourage les journalistes de l’ER, confrontés eux aussi, au quotidien, à ces mêmes organisations de travail fragiles et instables, à ces conditions de travail altérées, à se déclarer solidaires de leurs collègues vosgiens. Pour mémoire, les journalistes de Besançon, mi-janvier, et Montbéliard, début février, avaient déjà manifesté leur agacement dans deux lettres ouvertes à la direction générale.

Le SNJ organisera une assemblée générale de la rédaction de Vosges Matin ce lundi 1er avril à Epinal afin de décider de la suite à donner à cette lettre ouverte.
 

Nancy, le 29 Mars 2019

Thèmes : Presse écrite

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