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Communiqués de presse

Liberté pour deux consœurs iraniennes en danger de mort


Elles s'appellent Niloufar Hamedi et Elaheh Mohammadi. Elles sont journalistes en Iran. Elles ont couvert la mort et les funérailles de Mahsa Amini. Pour cette couverture journalistique, elles sont emprisonnées depuis plus d'un mois et risquent la peine de mort.

 



Niloufar Hamedi, 30 ans, et Elaheh Mohammadi, 35 ans, ont été arrêtées au début des grandes manifestations qui ont éclaté en Iran après la mort le 16 septembre de Mahsa Amini, Kurde iranienne de 22 ans, arrêtée trois jours plus tôt par la police des moeurs, qui lui reprochait d'avoir enfreint le code vestimentaire strict de la République islamique.


Niloufar Hamedi du journal Shargh, qui s'était rendue dans l'hôpital où Mahsa Amini se trouvait dans le coma avant de décéder, a été arrêtée le 20 septembre, selon sa famille. Elaheh Mohammadi, du quotidien Ham Mihan, qui s'était rendue à Saqqez, ville d'origine de Mahsa Amini, pour couvrir les funérailles de la jeune femme, a été arrêtée le 29 septembre.


Ces deux journalistes sont désormais détenues dans la prison d'Evin à Téhéran, selon des messages sur les réseaux sociaux postés par leurs familles. Elles font partie des dizaines de journalistes et photographes arrêtés en Iran depuis le début du mouvement de contestation dans le pays.


Fin octobre, dans un communiqué conjoint, le ministère du Renseignement iranien et la branche des Renseignements des Gardiens de la Révolution ont accusé les deux journalistes d'être des espionnes de la CIA et d'avoir utilisé leur statut de journalistes comme une "couverture". "Les deux (journalistes) ont été les premières sources qui ont permis de fabriquer ces informations pour les médias étrangers", affirme ce communiqué.


Si elles sont inculpées formellement et condamnées pour espionnage, Niloufar Hamedi et Elaheh Mohammadi risquent la peine de mort. Or, elles n'ont fait qu'exercer leur métier en allant sur le terrain pour couvrir des événements et informer le public.


Le Syndicat national des journalistes (SNJ), membre de la Fédération internationale des journalistes, exprime tout son soutien et sa solidarité à Niloufar Hamedi, à Elaheh Mohammadi et à leurs proches, et condamne avec la plus grande force le traitement infligé aux journalistes - menaces, intimidations, perquisitions, arrestations et détentions - depuis le début des manifestations en Iran.


Le SNJ demande la libération immédiate et inconditionnelle de ces deux journalistes ainsi que celle de toutes leurs consœurs et confrères détenus dans le pays, dont notre confrère Vahid Shamsoddinnezhad également arrêté et détenu en Iran, et appelle les autorités françaises, européennes et internationales à tout mettre en œuvre à cette fin.

 

Paris le 09 Novembre 2022

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