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Communiqués de presse

Maintien de l'ordre : enfin des avancées mais avec quelles garanties ?


Le ministère de la Culture et le ministère de l'Intérieur ont présenté à Paris ce lundi 6 décembre aux représentants de la profession la nouvelle version du Schéma national du maintien de l'ordre (SNMO), partie journalistes.

Dans ce nouveau texte, pour lequel le SNJ n'a toujours pas été consulté en amont, la liberté de travailler des journalistes semble préservée. Le ministère de l'Intérieur a tenu compte des préconisations de la commission Delarue sur, notamment, la possibilité pour les journalistes de porter des équipements de protection, de rester sur place malgré l'ordre de dispersion de la manifestation ou de pouvoir filmer les forces de l’ordre. Le nouveau SNMO réaffirme que tout journaliste pourra couvrir une manifestation non-déclarée et que la sécurité physique des journalistes doit être garantie.

La décision du Conseil d'Etat du 10 juin 2021 a été prise en compte dans cette deuxième version. Le ministère de l’Intérieur ne pouvait faire autrement après cette défaite sur le terrain juridique alors que le premier SNMO contenait clairement des atteintes à la liberté d’informer et d’être informé. Ce nouveau texte apporte des améliorations notables, qui vont dans le sens d'un meilleur dialogue entre les forces de l'ordre et les journalistes.

La question de l’identification des journalistes dans les manifestations a également été abordée par la profession et les services du ministère de la Culture. Une attestation pourra désormais être utilisée par tout journaliste non titulaire de la carte de presse ou de la carte de presse internationale de la Fédération internationale des journalistes (600 000 journalistes dans 150 pays). Cette attestation pourra également servir aux accompagnants des journalistes sur le terrain ou les étudiants en école de journalisme.

A ce jour, la confiance n’est pas rétablie, alors que certains représentants des forces de l’ordre semblent en roue libre. La liberté de circulation des journalistes n’est pas toujours respectée. Ce dimanche 5 décembre, des confrères ont d’ailleurs été, encore une fois, entravés dans leur mission d'informer alors qu’ils couvraient le meeting du candidat Zemmour à Paris-Villepinte.

Si le SNJ donne la priorité de la reconnaissance de l'exercice du métier de journaliste à la carte de presse et à la bonne foi des journalistes, nous rappelons que les journalistes qui ont été empêchés de travailler ces derniers mois étaient pour la plupart titulaires d’une carte de presse. Le SNJ sera extrêmement vigilant sur cette attestation, afin qu’elle ne soit pas détournée de son objet initial, sur le terrain, à des fins de contrôle des allées et venues des journalistes.

Le ministère de l’Intérieur a semblé à l’écoute de la profession, en tout cas bien plus que ces derniers mois. Afin de restaurer le dialogue, un comité de liaison entre la place Beauvau et la profession sera mis en place à compter de janvier. Gérald Darmanin a également accepté la proposition du SNJ de désigner un interlocuteur privilégié au ministère de l’Intérieur qui pourra être alerté en cas de difficultés rencontrées sur le terrain par les confrères et les consœurs.

A quelques mois de l'élection présidentielle, nous ne sommes pas dupes de cet intérêt soudain pour les conditions de travail des journalistes.

Si sur le papier, ce nouveau texte va dans le bon sens pour les journalistes, c’est sur la pratique et son utilisation par les forces de l’ordre qu’il sera jugé. La politique du maintien de l’ordre doit aussi avoir pour objectif d’assurer la libre circulation et la sécurité des manifestants.
 

Paris, le 06 Décembre 2021

Thèmes : Liberté

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