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Communiqués des sections
Section SNJ Radio France

Non à l'ubérisation des rédactions


Communiqué commun des syndicats SNJ, SNJ-CGT et SNJ-FO.



La nouvelle Présidente de Radio France entend s’inscrire  dans la continuité de Mathieu Gallet, mais n'est pas pour autant obligée de reprendre les mauvais projets et notamment ceux qui conduisent à fragiliser les rédactions, alors que l'information représente les pics d'audience de nos chaînes. 


En 2015, deux membres de la Cour des Comptes ont passé de longs mois à Radio France. Les deux magistrats n'ayant aucune compétence en matière de radio, leur rapport avait pour but unique les économies. 

Malgré ses déclarations de l'époque, Mathieu Gallet a depuis scrupuleusement appliqué toutes les recommandations* concernant les rédactions, et ceci dans l'ordre exact dans lequel la Cour des comptes les avait listées :

  • "La création d’un service des sports de Radio France".

  • "La fusion des flashs" (Inter et Info font désormais flashs communs la nuit).

  • "La création d’un service étranger commun à France Inter, France Info et France Culture".


La demande suivante dans le rapport est :

  • "La fusion de tous les services des rédactions de France Inter, France Info et France Culture en une unité de production d’information ("news factory")".

 

Laurent Guimier est d'ailleurs venu à Culture et à Inter expliquer qu'une rédaction ce ne sont pas les services et les journalistes qui les composent, mais juste les présentateurs, les rédacteurs en chef et les atta-pro de chaque chaîne. Le même a déclaré la semaine dernière au Conseil d'administration que le succès de France Inter et de France Info était entièrement dû à la personnification des chaînes en matinale, ses deux "anchormen" : Nicolas Demorand et Bruce Toussaint. 
 

​Le projet de la direction de l'information internationale, prémices de la fusion des services

En fait de propositions novatrices, on trouve le copié-collé du texte de la Cour des comptes. La "nécessité" de créer cette direction est justifiée par un constat : rien n'irait bien, ni en termes de voyages officiels, ni même de simples reportages, selon celui qui était il y a encore quelques semaines directeur de la rédaction de France Inter et publiquement opposé aux fusions des services. Jean-Marc Four estime donc indispensable que tout passe désormais par lui : commande de piges, papiers, reportages, ESP (envoyés spéciaux permanents). Tous les arguments développés valent évidemment pour la politique ou l'économie. Normal, ce sont les prochaines "cibles"… 

Pas un mot pour ceux qui ne souhaiteraient pas rejoindre sa nouvelle direction. Précisions que lors de la création de la direction des sports, on a informé ceux qui se posaient des questions que ne pas accepter la mutation voulait dire interdiction désormais de traiter les sports, mais aussi que la porte de sortie de la Maison leur était grande ouverte. 

Une réforme comme celle-ci est mortifère pour France Culture. Comme l'écrit la SDJ : "La rédaction va perdre un sixième de ses effectifs. Elle se verra privée d’un service spécifique essentiel à sa ligne rédactionnelle car France Culture a toujours fait de l’actualité internationale une dominante de son traitement de l’information."

Pour France Inter et France Info, au-delà de l’importante diminution de la liberté éditoriale et de la duplication des sujets qui ne sera pas sans effets sur nos auditeurs, cette réforme met en péril l'équilibre des services reportage où les journalistes acceptent un nombre très important d’obligations en échange de la possibilité de faire du reportage à l'étranger.
 

​Le projet de réorganisation de France Info, prémices de l’"ubérisation" des journalistes

  • Qui présuppose l’existence de nouveaux métiers et filières.

  • Remet en cause les accords sur les rythmes et l’organisation du travail.

  • Crée une catégorie de journalistes corvéables tous les week-ends sans compensation.

  • Institutionnalise le reporter low-coast (radio, photos, vidéos, textes).


Le SNJ, le SNJ-CGT et le SNJ-FO ne laisseront pas démonter nos rédactions et disent un non très clair et ferme au fait accompli. Les syndicats SNJ, SNJ-CGT et SNJ-FO  réunis en intersyndicale demandent aux journalistes des rédactions de Radio France de se tenir prêts à se mobiliser si la nouvelle Présidence persiste dans cette ligne…


(*) LIRE les pages 115, 116, 117 du rapport de la Cour des comptes.

Lire aussi sur le site de la section SNJ de Radio France.

 

Paris, le 19 Avril 2018

Thèmes : Information

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