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Communiqués de presse

Pour une presse de qualité aux Antilles-Guyane


Dernier bastion de ce qui fut, jadis, le fleuron de l’empire Hersant -et sa vache à lait-, l’entreprise France-Antilles est à vendre. Ses quotidiens de Martinique, Guadeloupe et Guyane, sont en cessation de paiement depuis le 4 avril dernier.

Inquiétant épilogue pour Groupe Hersant Média (GHM), un groupe de presse qui au fil des années a vendu ses titres en métropole et outre-mer, en a laissé certains au Tribunal de commerce, a mis sur le carreau en 2011 les 1650 salariés de la Comareg, sa filiale de journaux gratuits de petites annonces, tout en se faisant au final effacer 170 millions de créances par un pool bancaire. Si une enquête préliminaire a bien été ouverte en 2013 pour suspicion d'abus de biens sociaux concernant la gestion de l'ex-empire des héritiers du papivore Hersant, ces derniers continuent leurs affaires, à l'image de l'exilé fiscal Philippe Hersant en Suisse.

Le 6 juin, le tribunal mixte de commerce de Fort-de-France aura la lourde tâche de choisir un repreneur pour France-Antilles. A ce jour, deux projets, assez diamétralement opposés, sont sur la table. Le premier, soutenu par AJR Participations, la nièce par alliance de Philippe Hersant, jusqu’ici actionnaire minoritaire, propose une reprise immédiate de l’ensemble du personnel (quelque 300 salariés), sous réserve d’un audit avec les chiffres affinés.

Le second est porté par la société She Three de l’homme d’affaires Marc Laufer, réputé pour dégraisser des entreprises de presse moribondes pour mieux les revendre ensuite. Il prévoit immédiatement un plan social avec le départ de 89 salariés, tous services confondus, sur les trois départements, dont près d’une vingtaine de journalistes en Martinique et en Guadeloupe.

Après les Plans de sauvegarde de l'emploi (PSE) successifs, qui ont déjà vu partir plus de 200 salariés depuis 2014, comment peut-on à nouveau accepter une telle saignée ? Sur ces territoires, où le journal, seul quotidien d'information, remplit quasiment une mission de service public, veut-on une presse de qualité ou une presse au rabais ? Le SNJ ne saurait cautionner une opération financière qui ne s’appuie pas sur la force éditoriale des titres de presse.

Aux côtés des salariés et de la section SNJ de France-Antilles, le Syndicat national des journalistes soutient très fermement la PRESERVATION de TOUS les emplois. Tout en étant très vigilant sur les offres portées par les deux repreneurs, le SNJ revendique un projet à long terme, s'appuyant sur la force du journal papier, ses supports numériques, et l’élaboration d’une information de qualité au service des citoyens.
 

Fort-de-France et Paris, le 23 Mai 2017

Thèmes : Information

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