Formulaire de recherche


SNJ - 33 rue du Louvre - Paris 75002 - 01 42 36 84 23 - snj@snj.fr - Horaires


Communiqués des sections
Section SNJ Amériques

Presse écrite aux Antilles-Guyane : une grave menace pour l’emploi et le pluralisme


Communiqué des syndicats SNJ, CDMT et Force Ouvrière du groupe France-Antilles Médias.



Deux ans après le rachat de France-Antilles Martinique, Guadeloupe et France-Guyane, à la barre du tribunal mixte de commerce de Fort-de-France par le groupe AJR (Aude Jacques-Ruettard), les quotidiens des Antilles-Guyane sont à nouveau menacés.

Depuis le 25 juin, les différentes sociétés qui composent désormais le groupe France-Antilles Médias, détenu à 100 % par AJR, ont été placées en redressement judiciaire, avec un avenir très incertain. Le 2 août, un appel d'offres de reprise et un appel à partenaires en vue de la présentation d'un plan global de continuation ont été lancés. Comme une ultime bouée à la mer, avec une échéance très courte, puisque le prochain rendez-vous devant le tribunal mixte de commerce de Fort-de-France est fixé au 1er octobre.

Comment en est-on arrivé là, seulement deux ans après la relance annoncée ? Mauvais choix et maîtrise tardive des outils industriels, en Martinique et en Guadeloupe, non-investissement sur d’autres pans d’activités du groupe comme le labeur, mauvaise évaluation du marché publicitaire aux Antilles-Guyane, virage numérique encore trop timide, lectorat vieillissant…

Très clairement, après la perte de plus de 200 salariés depuis 2014, près de la moitié des emplois sont à nouveau ciblés cette fois encore sur les 257 salariés restant. Ce qui suscite de sérieuses craintes en terme d’impact social dans des territoires déjà gangrenés par un chômage bien au-dessus de la moyenne nationale mais qui, au-delà, pose aussi la question de la subsistance même du modèle de quotidien régional tel qu’on le connaît aujourd’hui.

Est-il nécessaire de rappeler que les journaux France-Antilles Martinique, Guadeloupe et France-Guyane sont les seuls quotidiens régionaux, ancrés au cœur de leur population, actuellement distribués aux Antilles-Guyane ? Ils remplissent une mission d’information au quotidien et, quasiment, une mission de service public compte-tenu de leur situation de monopole, avec des fonds uniquement privés.

C’est pourquoi, les syndicats SNJ, FO et la CDMT estiment qu’il y a la place pour préserver ces journaux, tous les jours, avec une impression sur chacun des territoires, pour rester le plus fidèle et le plus proche des préoccupations de nos concitoyens et lecteurs, dans leur vie de tous les jours.

Vouloir en réduire la diffusion, mutualiser les imprimeries, voire basculer sur des modèles tout numériques, seraient, à notre sens, des erreurs fondamentales. La Martinique, La Guadeloupe, La Guyane, territoires français à part, n’ont-elles pas droit à leur journal quotidien, au même titre que toutes les autres régions de France ? Doivent-elles devenir des déserts d’information, quand on sait qu’à peine plus de 50 % de la population maîtrise les outils numériques et que la Guadeloupe, et encore plus la Martinique, connaissent un vieillissement très inquiétant ?

Oui, la survie d’un quotidien régional est possible et, oui le modèle doit évoluer et les dirigeants, futurs ou actuels, doivent réfléchir à d’autres sources de revenus, à d’autres activités, à un réel virage numérique, détaché du journal papier, par une mise en avant de nos compétences fortes aux Antilles-Guyane, garantes de sérieux et de fiabilité.
 

Fort-de-France, le 12 Août 2019

Thèmes : Information

accès pour tous