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Communiqués de presse, Congrès national

Congrès en visioconférence

Résolution finale du 102e congrès du SNJ


Réuni en congrès les 5 et 6 novembre 2020, pour la première fois de son histoire en visioconférence, le Syndicat national des journalistes (SNJ), première organisation de la profession, apporte son soutien aux consœurs et confrères confrontés à une crise économique et sociale sans précédent dans un contexte sanitaire inédit.

Alors que certains employeurs profitent de la situation pour engager au pas de charge des restructurations sur fond de chantage à l'emploi, tout en percevant de conséquentes aides de l'Etat, le SNJ appelle à une refonte complète du système et revendique le droit de représenter les journalistes au sein des commissions d'attribution de ces fonds.

Cet argent public ne doit pas servir à licencier des journalistes, mais doit au contraire permettre aux citoyens d'avoir accès à une information de qualité, complète, libre, indépendante et pluraliste, comme le rappellent la Déclaration des droits de l'homme et la Constitution française.

Alors que l'Etat a mis en place un fonds de lutte contre la précarité, le SNJ réaffirme que les journalistes rémunérés à la pige ne peuvent pas servir de variable d'ajustement aux patrons des médias. Pour le SNJ, les conditions de travail étant directement liées à la qualité de l’information, la précarité exponentielle des travailleurs des médias est devenue un problème démocratique majeur. Les seuls 36 millions d'euros sur deux ans du fonds de précarité ne suffiront pas à résorber durablement le phénomène, si en parallèle les employeurs ne sont pas contraints de respecter les règles du droit du travail, le salariat, la convention collective des journalistes et les accords d'entreprise.

Membre fondateur de l’Union syndicale Solidaires, le SNJ interpelle le ministère du Travail pour que les pratiques illicites de contournement du salariat cessent enfin (recours à l'auto-entrepreneuriat, paiement en droits d'auteur, en factures, etc).

En réaffirmant son attachement indéfectible à la loi de 1881, le SNJ s'alarme des lois sécuritaires qui musèlent la liberté d'expression, menacent la liberté de la presse et entravent la liberté de manifester. Tout journaliste doit pouvoir témoigner en direct de manifestations sans avoir à flouter des visages de policiers, de gendarmes, de militaires qui doivent exercer leur mission de maintien de la paix dans le cadre d’une conduite républicaine.

Le SNJ appelle la profession, les éditeurs et les citoyens à rejoindre le Conseil de déontologie journalistique et de médiation (CDJM) créé le 2 décembre 2019. Cette instance tripartite doit permettre de renouer le lien de confiance entre le public et les médias, qui s'est distendu ces dernières années.

Dans de nombreux pays comme la Russie, le Yémen, la Somalie, le Mexique et l'Inde, l'impunité pour les crimes contre les journalistes menace gravement la liberté de la presse. Membre fondateur de la Fédération internationale des journalistes (FIJ), le SNJ appelle les gouvernements de tous les pays - et au premier chef la France - à signer la Convention internationale consacrée à la protection des journalistes et des professionnels des médias pour que les assassins de journalistes et leurs commanditaires ne restent pas impunis.

 

 

Paris le 06 Novembre 2020

Thèmes : Liberté

accès pour tous