Tapie et Estrosi dans l’ombre de Nethys ?

Mais où est passé le groupe Nethys ? A un mois de la montée au capital de notre partenaire belge, le futur actionnaire majoritaire du journal est (toujours) absent et silencieux. Y aurait-il anguille sous roche ? Tout porte à le croire ! Selon les informations collectées par le SNJ, il y a tout juste trois semaines, le conseil d’administration de Nethys, poussé par le parlement belge, a voté à l’unanimité « le principe d’une vente des parts qu’il détient dans la presse du Sud ». Les administrateurs belges ont même fixé au « 31 du 12 », comme ils disent, l’échéance d’une telle session de leurs actions dans La Provence et Nice-Matin.

On est donc bien loin de la montée au capital pourtant prévue dans le pacte d’actionnaires qui nous lie à Nethys. Ce même pacte prévoit que notre partenaire belge nous informe d’un éventuel désengagement de sa part. Le report du conseil d’administration et de l’assemblée générale des actionnaires, qui devaient se tenir respectivement le 29 novembre et le 14 décembre, sont de nature à jeter le trouble.

Mais les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent. Et d’étranges rendez-vous semblent se tramer dans notre dos. Intérêts convergents et alliance de circonstance ? Un rapprochement paraît s’opérer entre Stéphane Moreau, l’administrateur de Nethys en charge de la presse du Sud, empetré dans le scandale Publifin en Belgique, Christian Estrosi, le maire de Nice, et... Bernard Tapie ! Le patron de La Provence serait-il en train de mettre au point un de ces montages financiers dont lui seul a le secret pour tenter de se soustraire une nouvelle fois au fisc et à la justice ? Sur le dos de Nice-Matin et de ses salariés ?

Christian Estrosi, qui a entre les mains un peu d’avenir du Groupe Nice-Matin en maîtrisant la constructibilité du foncier de la plaine du Var, veut-il s’assurer les grâces de Nice-Matin en pleine guerre fratricide et dans la perspective d’échéances électorales délicates ?

Alors que d'autres propositions de rachat auraient été enregistrées, le SNJ est plus que jamais déterminé à faire la lumière sur toutes les tractations qui hypothèquent l'avenir de notre entreprise. Nous ne laisserons personne décider à notre place de notre avenir, et récupérer au passage les mètres carrés constructibles sur lesquels Nice-Matin veut maintenir une activité de presse libre et indépendante. Ce journal n’est pas un terrain vague que l’on peut brader au premier venu, sur fond d’intérêts électoraux.

Nous engageons le directoire, le conseil de surveillance et le conseil d’administration à tout mettre en œuvre afin d’apporter, dans les meilleurs délais, les éclaircissements nécessaires. Nous exigeons que Nethys sorte enfin de ce silence assourdissant qui plonge les salariés de Nice-Matin dans le désarroi.