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Communiqués de presse

[Fédération internationale des journalistes]

Turquie : l’Union européenne doit demander des comptes au président Erdogan


Communiqué commun de la fédération internationale des journalistes (FIJ) et de la Fédération européenne des journalistes (FEJ) sur les violations de la liberté de la presse en Turquie.



Tandis que les arrestations de journalistes et les fermetures de médias continuent, les Fédérations Internationale et Européenne des Journalistes (FIJ / FEJ) appellent l’Union Européenne à prendre de nouvelles mesures pour demander au président Erdogan des comptes sur les atteintes à la liberté de la presse en Turquie.

Depuis la tentative de coup d’état échouée à l’encontre du président Erdogan le 16 juillet, la FIJ et la FEJ dénoncent le nombre d’arrestations de journalistes et de fermetures de médias supposément associés avec le mouvement pro-Gülen accusé d’être derrière le coup manqué. La situation a atteint le point critique où la peur d’être arrêtés rend les médias locaux progressivement silencieux, ce qui heurte les droits humains fondamentaux tels que la liberté d’expression et le droit à l’accès à l’information.

Le 27 juillet, des mandats d’arrêt ont été délivrés pour 47 anciens membres du journal Zaman, d’après un officier. Le chroniqueur Sahin Alpay du quotidien a été détenu suite à une perquisition chez lui tôt dans la matinée. Lale Sariibrahimoglu, une ancienne employée de Zaman et actuellement reporter pour IHS Jane’s Defence Weekly, a aussi été arrêtée par la police chez elle. Le chroniqueur Nuriye Akman (ancien du Zaman Daily) est lui aussi en détention.

Le 27 juillet, la FIJ et la FEJ ont rédigé une liste de 28 journalistes détenus : Yakup Sağlam, İbrahim Balta, Seyit Kılıç, Bayram Kaya, Cihan Acar, Nazlı Ilıcak, Hanım Büşra Erdal, Bülent Mumay (Birgün daily), Zeynel Abidin Bulut (Pro-Kurde daily Azadiya Welat), Zehra Dogan (JINHA), Sahin Alpay (ancien de Zaman), Nuriye Akman (ancien de Zaman), Lale Sariibrahimoglu (ancien de Zaman), Ali Bulac, Mumtazer Turkone, Zafer Özsoy, Ahmet Metin Sekizkardeş (vice-présidente de Cihan Medya), Cuma Kaya, Murat Avcıoğlu, Osman Nuri Arslan, Şeref Yılmaz (Irmak TV), Hüseyin Turan, Faruk Akkan (éditeur en chef de Cihan), Bünyamin Köseli (Aksiyon weekly), Abdullah Kilic (Meydan), Hüseyin Aydın (Cihan News Agency), Cuma Ulus, Mustafa Erkan Acar (Cihan News Agency).

D’après Bianet, l’Agence de Presse Dicle (DIHA) et le site internet Özgür Gündem ont aussi été bloqués le 27 juillet par le service de communication et de télécommunications du président (TIB) pour cause d’« injonction administrative ». De tels blocages ont déjà eu lieu plusieurs fois puisque DIHA a déjà été bloqué 43 fois cette année et Özgür Gündem deux fois.

La semaine dernière, 20 portails d’information indépendants en ligne, dont Haberdar, Meydan et Medyascope, avaient déjà été fermés suite à une décision du TIB.

Dans la soirée du 27 juillet, le gouvernement turc a publié un décret ordonnant la fermeture de 131 médias. D’après ce décret publié dans le journal officiel, 3 nouvelles agences, 16 chaînes de télévision, 23 stations de radio, 45 quotidiens, 15 magazines et 29 maisons d’édition ont reçu l’ordre de fermer. Les fermetures de médias incluent Cihan Haber Aöansı (agence de presse), Bugün tv, Can Erzincan tv, Kanaltürk, Samanyolu tv, Bugün, Taraf, les journaux Zaman, Today's Zaman et Yarına Bakış, ainsi que les  magazines Sızıntı, Aksiyon et Nokta.

Le président de la FIJ Philippe Leruth a déclaré : « L’Union Européenne doit prendre des mesures pour tenir le président Erdogan responsable des violations de la convention des droits de l’Homme et des atteintes à la liberté de la presse. Les journalistes internationaux sont très préoccupés par l’escalade des attaques contre la presse dans un pays qui prétend être une démocratie. Il faut mettre un terme à cette situation immédiatement ». 

Le président de la FEJ Mogens Blicher Bjerregard et le secrétaire général Ricardo Gutiérrez ont appelé l’Union Européenne et le Conseil de l’Europe à agir. « Nous ne pouvons rester silencieux alors que des journalistes sont arrêtés par dizaines juste devant nos yeux. Le président Junker et la haute représentante Mogherini doivent faire tout ce qui est en leur pouvoir pour mettre fin à cette situation inquiétante », a déclaré Mogens Blicher Bjerregard.

Les fédérations ont signalé tous ces cas au Conseil de l’Europe ainsi qu’à la Plateforme Européenne pour la promotion et la protection des journalistes.
 


Lire aussi sur le site de la fédération internationale des journalistes.
 

Bruxelles, le 28 Juillet 2016

Thèmes : Liberté

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