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Communiqués des sections
Section SNJ Ile-de-France

L'Humanité

Une priorité absolue : la santé et la sécurité de toutes et tous


Programmée avant l’intervention, jeudi soir, du président de la République et, bien sûr, avant celle, samedi soir, du premier ministre, une réunion de la Commission Santé, Sécurité et Conditions de Travail (CSSCT) du Comité social et économique (CSE) de l’Humanité a été organisée vendredi après-midi. La direction a consulté les représentants du personnel en vue de la présentation, lundi après-midi, d’un « plan de continuité de l’activité » qui maintienne la production de nos titres et protège la santé des salarié-e-s. Un document sur l’évaluation et la prévention du risque Covid-19 doit également être élaboré et présenté en début de semaine. En urgence, la réunion de direction sur le coronavirus a fini par être avancée ce dimanche après-midi.

Comportements individuels, hygiène dans les locaux, mais aussi organisation du travail… Sans céder à la panique, mais avec une détermination à la hauteur des enjeux, tout doit être mis en oeuvre pour limiter l’exposition au virus et sa transmission : la priorité absolue doit être la santé et la sécurité de toutes et tous. Cela vaut pour les salarié-é-s, leurs familles, leurs proches et la société dans sa globalité. C’est désormais établi et admis communément : la « distanciation sociale » est déterminante dans la lutte contre cette pandémie.

Lors de la réunion de la CSSCT, le SNJ a plaidé pour une série de mesures drastiques et exceptionnelles, susceptibles, espérons-le, de limiter la circulation du nouveau coronavirus. Elles doivent, évidemment, être aménagées et peuvent évoluer au jour le jour, selon la situation, notamment en fonction de la survenue d’un pic pandémique. Elles prennent également en compte les effets de la fermeture des établissements scolaires à partir de ce lundi. Mais au stade actuel, elles permettent, nous semble-t-il, de poursuivre la plupart de nos activités, tout en limitant au maximum les risques individuels et sociaux liés à Covid-19.

En termes de comportements individuels, il convient de rappeler les « gestes barrières » élémentaires: se laver les mains très régulièrement, tousser dans son coude ou dans un mouchoir, utiliser des mouchoirs à usage unique, saluer sans serrer la main ou s’embrasser, respecter une distance d’un mètre et demi dans les échanges, etc. L’entreprise a passé une commande de gel hydroalcoolique. Nous avons suggéré d’ajouter du matériel permettant de désinfecter les surfaces de travail: tables de réunion, bureaux, claviers et souris d’ordinateur, téléphones portables, voitures du journal, etc.

Nous préconisons de limiter au strict minimum toutes les réunions ainsi que le nombre de leurs participants, comme cela se fait dans la plupart des titres de presse, selon les échos qui nous parviennent depuis vendredi. Dans les circonstances exceptionnelles que nous traversons, il nous paraît absolument indispensable, et c’est possible si l’on veut bien le considérer, de réaliser nos tâches en limitant les concentrations de salarié-e-s dans des espaces largement confinés, après les avoir contraints, pour une bonne part, à venir par des transports en commun passablement engorgés et donc, assez propices à l’exposition au nouveau coronavirus.

Sur le plan de l’organisation, le SNJ demande que toutes les possibilités immédiates de télétravail soient mises en place automatiquement. Et que les efforts soient concentrés pour permettre le travail à distance de toutes et tous. Pour nous, le télétravail doit devenir la règle, et la présence, l’exception, selon la formule en vigueur, par exemple, à France Télévisions.

La question du télétravail est posée d’abord pour les salarié-e-s qui ont des enfants de moins de 16 ans, avec la fermeture, pour une durée indéterminée, des établissements scolaires. Mais il n’est pas du tout sûr qu’il soit possible de travailler à la maison en ayant la charge d’enfants en bas âge… Dans cette situation, un dispositif gouvernemental est en place pour faciliter les arrêts de travail (lire notre guide « pratique »).

Mais le télétravail, cela vaut, comme la direction le préconise d’ores et déjà, pour les salarié-e-s qui, en fonction de leur âge ou de pathologies identifiées, seraient particulièrement vulnérables et exposés au risque de complications en cas de contamination par le Covid-19. C’est une mesure bienvenue, évidemment. Mais ce n’est pas suffisant à nos yeux. Nous appelons à tenir compte de l’évolution des connaissances épidémiologiques: l’existence de cas asymptomatiques ou avec de légers symptômes « grippaux » dans un premier temps, ainsi que le fait que des individus de tous âges, sans antécédents connus, peuvent désormais être affectés gravement. On doit également tenir compte de la nature pandémique de la crise, ce qui signifie que le virus circule désormais largement, sans que les tests soient faits à grande échelle et que les « suspicions » ne peuvent pas être complètement levées avant d’éventuelles complications nécessitant une hospitalisation. C’est une question de confiance, au fond: tout-e salarié-e qui estimerait devoir rester à la maison doit, sans autre forme de procès, être pris-e au sérieux, et pouvoir télétravailler.

Pour le SNJ, moins il y aura de monde à l’Humanité dans les prochaines semaines, moins il y aura de risques pour la santé et la sécurité de toutes et tous. Tout doit être fait pour adopter ces comportements civiques et citoyens de « distanciation sociale » à la hauteur de la crise sanitaire dans laquelle nous sommes. Nous insistons, enfin: cette demande d’une organisation totalement repensée dans cette période exceptionnelle est aussi une manière d’imaginer la continuité des activités de l’Humanité, en cas d’aggravation de la pandémie, avec quarantaine généralisée, dans les jours ou semaines qui viennent. 

 

Section syndicale SNJ
de l’Humanité

 

 

En pratique

Télétravail. Le président de la République a, « quand cela est possible », demandé « aux entreprises de permettre à leurs employés de travailler à distance ». Le premier ministre a appelé les entreprises à développer « massivement » le télétravail pour permettre à un maximum de gens de rester à leur domicile, et ce dès lundi. Selon les textes légaux en vigueur, et en dehors de la situation de crise sanitaire ouverte par le Covid-19, le télétravail est un droit prévu par l’article L. 1222-9 du code du travail issu de l’ordonnance du 22 septembre 2017. Tout salarié peut demander à son employeur à bénéficier du télétravail de manière ponctuelle ou durable par tous moyens. Si l’employeur donne son accord, cela peut se faire par tout moyen, oral ou écrit. Le cas échéant, le refus doit être dûment motivé.

Fermeture des établissements scolaires. Dans le cadre des mesures visant à limiter la diffusion du coronavirus Covid-19, les autorités publiques ont décidé la fermeture jusqu’à nouvel ordre de l’ensemble des structures d’accueil de jeunes enfants et des établissements scolaires. Un salarié parent d’enfants de moins de 16 ans au jour du début de l’arrêt ou de moins de 18 ans en cas de handicap avertit l’employeur qui statue, avec lui, sur la possibilité ou non de télétravail. En cas d’impossibilité, l’employeur fait lui-même une télédéclaration sur le portail ameli.fr qui fera office d’arrêt de travail. Dans ce contexte, la prise en charge de l’arrêt de travail se fait exceptionnellement sans jour de carence et sans examen des conditions d’ouverture de droit.L’arrêt peut être délivré pour une durée de 1 à 14 jours. Au-delà de cette durée, la déclaration devra être renouvelée autant que de besoin. Il est possible de fractionner l’arrêt ou de le partager entre les parents sur la durée de fermeture de l’établissement. Un seul parent à la fois peut se voir délivrer un arrêt de travail.

Droit de retrait. Dans le cadre de son travail, toute personne qui pense être face à une situation de danger grave et imminent pour sa santé peut se retirer de celle-ci, après en avoir averti son employeur. À la suite de l’exercice de ce droit, nous conseillons d’avertir les représentant-e-s des personnels, qui peuvent mener un droit d’alerte du CSE ou CSSCT, et laisser des traces de cette situation dangereuse. Elle n’a pas à prouver l’existence de ce danger puisqu’elle doit seulement avoir un motif raisonnable de penser que ce danger existe, en fonction de ses connaissances et de son jugement. Dans ce cadre, l’information communiquée par l’employeur est primordiale. (…) À noter que si l’employeur conteste la réalité du danger, seul un juge pourra trancher le litige. (Extrait d’une fiche de Solidaires sur le coronavirus au travail: https://solidaires.org/Coronavirus-au-travail)

Chômage partiel. Macron a annoncé, lors de son allocution télévisée, la mise en œuvre d’un « mécanisme exceptionnel et massif de chômage partiel ». Une entreprise peut être contrainte de ralentir ou d’arrêter son activité, en fermant temporairement les locaux ou en diminuant la durée hebdomadaire du travail. Elle peut introduire une demande d’activité partielle dans des cas de figure comme l’absence massive des salariés indispensables à la production, la suspension des transports en commun ou une limitation des déplacements imposés par les autorités. Les salariés touchent 84% de leur salaire net. Et, dans les circonstances exceptionnelles de la pandémie de coronavirus, l’Etat paie l’intégralité des indemnités, limitées en temps normaux au smic.

 

Paris, le 15 Mars 2020

Thèmes : Presse écrite

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