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Carte de presse

Cette chère carte !

La carte de presse ! Quand on l’a depuis des années, bien au chaud au fond de son portefeuille, pour ne la sortir qu’épisodiquement à la faveur d’une accréditation, on peut être tenté de se dire qu’elle ne sert pas à grand chose. Mais qui, parmi les journalistes, peut oublier sa première demande, l’attente fébrile de ce document désormais au format carte de crédit ? Enfin, elle arrive au courrier : « Je suis journaliste, J’appartiens à la confrérie ! ».

Et pour tous ceux qui, en raison des vicissitudes de la profession, la perdent un jour, où craignent de la perdre, la « Carte » reprend soudain une valeur qu’on ne soupçonnait plus : elle représente, plus que tout, l’appartenance à une communauté, l’espoir de retrouver du travail pour ceux qui en sont privés. En dehors de toute contrainte juridique, elle symbolise l’adhésion à des principes professionnels partagés par des milliers de confrères.

Cette puissance identitaire est si forte qu’elle a fait renoncer tous ceux qui ont cru pouvoir supprimer la carte et, avec elle, la Commission chargée de la délivrer... et de la renouveler. Car dans l’attribution de la carte, rien d’automatique, contrairement à la légende. Mais des hommes et des femmes, eux-mêmes issus de cette profession, qui, dans un cadre paritaire, examinent les dossiers. La Commission de la carte est composée pour moitié de représentants des éditeurs, et pour moitié de journalistes désignés par leurs pairs.

Les élus SNJ, qui depuis de nombreuses années représentent la moitié des délégués journalistes, sont bien placés pour savoir que derrière chaque dossier, il y a des confrères, souvent en situation précaire, qui comptent sur la « Carte » pour leur activité professionnelle. Une carte qui, loin d’être un simple rectangle de plastique barré de tricolore, témoigne que son titulaire peut - et doit ! - se voir reconnaître le statut du journaliste prévu par la loi. Notamment le paiement en salaire, la clause de conscience, le droit d’être jugé par ses pairs, le mois par année de présence en cas de licenciement, etc.

C’est parce que la carte d’identité de journaliste professionnel n’est pas un gadget ou un talisman, mais bien l’attestation d’un statut social, que certains voudraient la remettre en cause en même temps que les articles du Code du travail qui encadrent la profession. Si vous ne la défendez pas, en votant avant le 17 mai, qui le fera ?

Olivier DA LAGE

(ancien président de la CCIJP)

mai 2006

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