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Communiqués de presse

Des critiques, oui, des menaces, non, camarade Mélenchon !

S’en prendre aux journalistes, responsables de tous les maux de la terre, c’est devenu une habitude chez lui. Jamais avare d’une invective contre un photographe, ou d’une humiliation publique infligée à un stagiaire, Jean-Luc Mélenchon est allé encore plus loin, ce dimanche 4 mai sur son blog, dans une diatribe publiée contre les quotidiens Le Monde et Libération, en incitant ses militants à « surveiller de façon étroite et vigilante » les journalistes de ces deux quotidiens, jusqu’à « filmer leurs agissements, si possible ».

La volte-face de ce mardi n’y change rien. Le co-président du Parti de gauche n’a pas à "accepter", même "par bienveillance", la présence ou non de tel ou tel journaliste dans ses meetings, en fonction de ses humeurs du moment.

Si les journalistes sont parfois critiquables et peuvent toujours être critiqués, cela ne justifie en rien ce dérapage, aux relents de chasse aux sorcières. Ce faisant, le camarade Mélenchon prend la responsabilité de raviver le climat délétère à l’encontre des journalistes, qui avait déjà pris des proportions inquiétantes lors de la campagne présidentielle de 2012, puis lors des manifestations contre le mariage pour tous.

Ce faisant, le camarade Mélenchon utilise les armes du camp qu’il affirme combattre, en désignant à la vindicte populaire des boucs émissaires. Ce faisant, Mélenchon alimente en permanence le cirque médiatique qu’il prétend dénoncer.

N’a-t-il trouvé que ça, pour rendre audibles ses idées ?

Première organisation de la profession, le Syndicat national des journalistes (SNJ) condamne avec la plus grande fermeté ces écarts, qu’ils émanent de droite ou de gauche. Le SNJ n’entend pas cautionner pour autant les politiques éditoriales à sens unique de certains grands médias, le sensationnalisme, la quête effrénée du buzz et de l’audience à tout prix, qui sont autant de freins à la production d’une information honnête et de qualité.

La démocratie a besoin d’un débat public sur la question des médias, le pluralisme de l’information ou l’éthique journalistique. La démocratie n’a pas besoin des insultes et des excès qui font le lit des extrêmes.

Paris,

le 06 Mai 2014

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