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Pigistes

L’intersyndicale interpelle le ministre du Travail

Monsieur le Ministre,
En votre qualité de ministre du Travail, vous êtes le garant du respect de la législation sociale aussi comptons-nous sur vos services pour mettre fin au déni de justice que constitue l’absence de barème minimal pour les journalistes rémunérés à la pige (à la tâche) soit environ 20 % des 37 000 journalistes professionnels et plus de la moitié de ceux entrés dans la profession en 2013 (statistiques Commission de la carte d’identité des journalistes professionnels).
La Convention collective nationale de travail des journalistes signée en 1987 par les fédérations patronales de presse et les syndicats de journalistes, étendue en 1988, prévoit que le tarif minimal de pige sera fixé pour chaque forme de presse (article 22). Mais, en presse écrite, seules la presse quotidienne nationale (SPQN) et la presse hebdomadaire d’opinion (ex-SPPMO), disposent d’un barème de pige au feuillet. La presse magazine (SEPM), la presse quotidienne régionale (SPQR), la presse quotidienne départementale (SPQD), les périodiques régionaux (FPPR) et les agences d’information générales (SAPIG) n’ont toujours pas de barèmes pour les journalistes pigistes écrivant. Ceci malgré les demandes répétées de négociations en ce sens des syndicats de journalistes.
Quant au barème concernant la rémunération des reporters photographes à la commande, pourtant prévu par la loi Hadopi du 12 juin 2009, il n’a toujours pas fait l’objet de négociation avec les fédérations patronales. Or la loi Hadopi prévoyait un barème au maximum trois ans après sa promulgation. Et, là aussi, les syndicats ont vainement réclamé depuis une commission mixte paritaire.
Cette carence de barème, contraire à la volonté du législateur, a pour résultat des tarifs de pige parfois indécents et l’impossibilité pour une partie des journalistes professionnels rémunérés à la pige de vivre correctement de leur travail ou l’obligation pour eux de travailler six voire sept jours sur sept. L’insuffisance de revenus peut les empêcher d’obtenir le renouvellement de leur carte de presse, ce qui nuit à l’exercice de leur métier et à la reconnaissance de leurs droits, notamment en termes de rémunération. Un cercle vicieux en quelque sorte…
Ce déni de justice perdure malgré les aides publiques à la presse dont bénéficie le secteur.
Nous avons alerté le ministère du Travail sur cette situation à de nombreuses reprises ces dernières années en demandant la tenue de commissions mixtes paritaires sur ce thème. La demande a été notamment faite à votre prédécesseur Michel Sapin dans nos courriers du 12 septembre 2012 et du 20 février 2014 suivis d’échanges téléphoniques avec son cabinet. Sans résultat. Nous réitérons cette demande aujourd’hui.
Nous sommes à votre disposition pour rencontrer vos services à leur plus proche convenance et pour participer aux commissions paritaires dont la nécessité s’avère chaque année plus urgente.

Paris, le 04 Juin 2014

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