Les photographes de presse en voie de disparition (Lyon 2007)

La nouvelle politique économique de la presse condamne-t-elle le photojournalisme à disparaître ?

Les photographes de presse, particulièrement les pigistes, sont-ils voués à photographier pour la gloire, sans espoir de publication, sans salaire décent et sans carte d’identité professionnelle ?

Photojournalistes sans port d’attache, la liberté a un prix. Beaucoup de reportages n’apparaîtront jamais aux yeux du public. Ils resteront perdus et virtuels sur des disques durs, faute de moyens et d’aide à la création journalistique.

Pourtant ces professionnels sont désireux de continuer à exercer leur métier. Leurs reportages sont-ils voués à n’être montrés, dans le meilleur des cas, que dans des festivals ou des expositions ?

La presse est dévoreuse d’images payées le moins cher possible, parfois gratuites, sollicitées auprès de non-professionnels qui, eux, ne sont pas soumis au code de déontologie des journalistes.

Le détournement du « DR » tue. La photo signée « droits réservés », qui n’est pas payée, occupe de plus en plus de place dans les médias.

Les nouvelles techniques numériques sont en train de bouleverser le métier de photojournaliste. Les photographes doivent désormais faire face à des investissements sans précédent ; un équipement professionnel de base (matériel photographique et informatique) coûte autour de 15000 ?, avec une durée d’utilisation très courte due à l’évolution très rapide des technologies. En peu d’années, un investissement cumulé peut atteindre plusieurs dizaines de milliers d’euros.

L’arrivée de la vidéo sur les sites Internet des journaux imposera-elle aux photographes de presse de travailler avec des caméras ? Dans quelles conditions et pour quelle qualité de l’information ?

Toutes ces questions posent le problème de la légitime place des photographes de presse dans les médias. Le SNJ en appelle à une mobilisation massive de la profession qui, seule, permettra de les défendre et de garantir la qualité de l’information par l’image dont ils sont les vecteurs.