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Communiqués de presse

Protection des sources des journalistes : des bonnes intentions aux mauvais penchants

Le ministère de l’Intérieur cherche-t-il à trouver et identifier les sources d’un journaliste ? C’est à craindre. Les députés et sénateurs pourront-ils enfin débattre du projet de loi portant sur la protection du secret des sources des journalistes ? C’est à espérer.

Pourtant on voit la Garde des Sceaux ironiser, dans un autre dossier, à l’Assemblée Nationale sur la demande de "fadettes".

Pourtant on voit le Conseil Supérieur de la Magistrature ne pas prendre de sanction contre le procureur de Nanterre, Philippe Courroye, bien qu’ayant dénoncé les errements juridiques de ce haut magistrat, qui avait demandé, dans le cadre de l’affaire Woerth/Bettenvourt, la saisie des "Fadettes" de journalistes du Monde.

Si l’on met en relief ces éléments, c’est toute la volonté politique du Président de la République et du gouvernement qui est posée.

Le Syndicat National des Journalistes (SNJ), première organisation de la profession, constate que, de renoncements en abandons, presque tous les engagements pris devant la profession pour restaurer une information de qualité et garantir le pluralisme inscrit dans la Constitution française se sont traduits par des formules creuses et des non-décisions.

Quels changements ces deux dernières années ?

Les aides à la presse, principal levier de l’action publique, continuent à être distribuées sans critères, ni contrôles citoyens alors que les employeurs poursuivent le dépeçage des entreprises de presse dont ils sont les responsables.

Pas de début de mise en chantier de la reconnaissance juridique de l’équipe rédactionnelle alors que, quand il était dans l’opposition, un député PS avait déposé une proposition de loi.

Rien sur la Charte d’éthique professionnelle des journalistes pour tous. Rien sur les collèges journalistes, quasiment moins que rien dans le projet de décret des barèmes de piges des photographes.

Rien ou presque sur l’instance nationale de déontologie : une mission exploratoire est en cours pour en étudier l’éventuelle faisabilité.

En bref, les employeurs opposés à toutes ces préconisations peuvent se féliciter. Le changement, ce n’est pas pour maintenant.

Le SNJ met en garde les pouvoirs publics : ils ne peuvent différer plus longtemps les mesures qui s’imposent.

À défaut, ils prendraient, devant l’Histoire, une responsabilité écrasante de non-assistance à une presse libre en danger.

Paris le 06 Février 2014

Thèmes : Sources

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