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Communiqués de presse

Arrestations de journalistes : ça suffit !


Quelques jours seulement après les « vœux à la presse » du président de la République, le SNJ constate avec indignation que des journalistes ont été arrêtés de manière honteusement préventive. Les arrestations arbitraires de Corinne Letourneur et Taha Bouhafs en témoignent.

Corinne Letourneur, journaliste à Prisma Presse, a été arrêtée jeudi 16 janvier lors de la manifestation interprofessionnelle à Paris contre le projet gouvernemental de réforme des retraites. Il lui a été reproché une « altercation » avec un policier. Elle a été relâchée à l’issue d’une très longue garde à vue. Non mise en examen, elle a fait l’objet d’un rappel à la loi.

Taha Bouhafs, journaliste pour le site ''Là bas s'y j'y suis'', a été interpellé et poursuivi vendredi 17 janvier pour « participation à un groupement formé en vue de commettre des violences ou des dégradations » après avoir tweeté sur la présence d’Emmanuel Macron au Théâtre des Bouffes du Nord à Paris.

Cette incrimination n’a pas, heureusement, été retenue par la magistrate qui l’a fait libérer. Il n’est pas mis en examen, ce qui était pourtant réclamé par le ministère public. Taha Bouhafs sera néanmoins entendu à titre de témoin assisté.

Ces deux incidents interviennent une semaine après la garde à vue du reporter-photographe Jean Segura, arrêté alors qu’il couvrait une manifestation à Paris. Ils s’ajoutent à de très nombreux actes de violence commis à l’encontre de journalistes dans le cadre de manifestations, et constituent de nouvelles tentatives d'intimidation d’une presse qui ne serait pas « autorisée » par le pouvoir politique. Ils sont accompagnés par une violente campagne de dénigrement sur les réseaux sociaux, certains députés refusant même le statut de journaliste à certains de nos confrères.

Le Syndicat national des journalistes, première organisation de la profession en France, rappelle que :

- si chaque journaliste digne de ce nom doit respecter la Charte d'éthique professionnelle, et notamment ne pas « user de la liberté de la presse dans une intention intéressée », ce n'est sûrement pas au pouvoir politique de nier la qualité de journaliste à ceux qui répondent aux critères fixés par la loi ;

- la liberté de la presse, constitutionnelle, est un marqueur essentiel de toute démocratie digne de ce nom.

 

Paris, le 19 Janvier 2020

Thèmes : Liberté

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