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Communiqués des sections
Section SNJ Groupe EBRA

EBRA : vers un plan « social » à l’échelle du « groupe »


Communiqué commun des sections SNJ du Dauphiné Libéré, du Progrès, de Vosges Matin, des Dernières Nouvelles d’Alsace, de l’Alsace, du Républicain Lorrain, d’Est Bourgogne Médias et de L’Est Républicain.



« Un management unique, un process uniformisé, un flux d’activité mutualisé, une exigence de qualité et de productivité… » Missionnés par leur great-boss-chief-manager-en-chef, Philippe Carli, les représentants d’EBRA (Valérie Noël DRH EBRA, Pierre Fanneau DG du pôle BJP et Rémi Ramstein directeur industriel du pôle Alsace), ont développé aujourd'hui à Paris, devant l’ensemble des organisations syndicales de tous les titres du pôle presse du Crédit Mutuel, les grands axes de leur « réflexion sur la stratégie des activités non éditoriales » de ce groupe qui n’en est toujours pas vraiment un, d’un point de vue juridique et structurel.

De quoi s’agit-il ? Du projet « EBRA Services », décliné dans un document d’une quarantaine de pages, illustrant la volonté de la direction d’EBRA, de concentrer à l’horizon 2021, sur un même site (Houdemont, siège de L’Est Républicain près de Nancy), et dans une nouvelle société, les salariés des studios graphiques, de la saisie des annonces légales, de l’ordonnancement (exécution graphique), du trafic digital, du service de relations clientèle et de la maintenance informatique de l’ensemble de journaux (SVP).

« Je supprime 386 postes dans les titres et j’ai besoin de 284 personnes dans EBRA Services », a condensé Valérie Noël. Une hypothétique migration des effectifs qui, selon les logiciels de comptabilité d’EBRA,  générerait « une économie de 9,4 M€ ». Ou comment, par la mutualisation et l’externalisation, poursuivre et accélérer une politique de réduction massive des effectifs alors que les axes de développement, investissements dans de nouveaux outils performants et les nouvelles compétences, tardent à se matérialiser (pour parler poliment).

Préalable à cette vaste dérive des continents, la signature d’un accord majoritaire pour définir un cadre à ces négociations de groupe : conditions de départs des salariés de leur titre (plan social) et contrat de travail des futurs salariés d’EBRA Services, statuts et conventions collectives moins-disantes à la clé. Objectif affiché : accord de méthode signé mi-juillet, fin des négociations dès fin novembre ! Autant dire que c’est à cette échelle EBRA que tout se joue. Pressé par le Crédit Mutuel qui exige un retour à l’équilibre des titres dès l’an prochain, Philippe Carli a décidé d’accélérer encore la cadence, en mode bulldozer.

Pour Valérie Noël, ce projet EBRA Services est « une façon de sécuriser le pôle presse ». Selon nous, il résultera de cette « optimisation sur mesure des charges de production » : un démantèlement progressif de nos entreprises dépossédées de certaines compétences ; une dépendance vis-à-vis d’une entité externe ; un traumatisme pour 386 salariés forcés à la mobilité ou au départ ; un lissage par le bas des statuts et rémunérations des salariés reclassés.

D’après les éléments non exhaustifs fournis par la direction, les journalistes ne sont pas directement impactés par ce projet de réorganisation des activités non éditoriales. Pour autant, le SNJ restera vigilant sur les conséquences que pourrait avoir cette possible opération sur le fonctionnement des rédactions. Il apportera son soutien aux organisations syndicales qui se battront pour l’emploi, les statuts, l’identité et l’indépendance rédactionnelles de nos titres, et le respect des salariés.
 

Paris, le 06 Juin 2019

Thèmes : Presse écrite

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