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Section SNJ Alpes

Le Dauphiné Libéré

Edito du Dauphiné Libéré : les femmes ont leur place


« @ledauphine, vous êtes candidat au concours du journal le plus dégueulasse ? Vous êtes bien parti ! #CesarDeLaHonte ». Dans la journée du 1er mars, ce tweet du collectif Nous Toutes a été partagé à 223 reprises et « aimé » 427 fois… Il fait référence à l’édito publié dans le Dauphiné Libéré du dimanche 1er mars. Avec les mots de Gilles Debernardi, notre journal évoque des « furies féministes » et une « victime pas vraiment consentante » en parlant de l’affaire Roman Polanski et de la cérémonie des César, le vendredi précédent.

Ces mots caricaturaux rejaillissent sur l’ensemble des salariés du journal, ils sont nombreux à nous avoir interpellé sur ce sujet. Car, bien que le rôle de l’édito soit de transmettre l’état d’esprit de celui qui l’écrit, pour le grand public, ces idées sont présumées être partagées par les membres de la rédaction. Par ricochets, cet édito ternit l’image du Dauphiné. Dans ce cas, notre image est celle d’un journal réac, sexiste et d’un autre âge.

Sur le fond, nous laissons chacun à son ressenti.

En tant qu’élus du SNJ Dauphiné libéré, nous ne pouvons pas accepter que notre journal s’embourbe dans son image ringarde, à l’heure où nous cherchons à attirer de nouveaux lecteurs, via le Digital first.

Nous avons déjà fait la proposition, lors de la réunion de CSE du 9 décembre, de diversifier les rédacteurs et de moderniser le ton de l’édito en ouvrant cette rubrique à l’ensemble des journalistes, et plus particulièrement les femmes. Aujourd’hui encore, elles sont absentes des postes à responsabilités et invisibles dans ce rendez-vous important avec le lecteur puisqu’il donne le ton de notre journal.

Nous renouvelons cette demande auprès de la direction et nous avons déjà des candidates prêtes à s’engager. Lors de notre première proposition, Christophe Tostain, Président-Directeur général, avait évoqué la possible suppression de l’édito.

Nous espérons qu’il apportera une solution plus respectueuse des lecteurs et des salariés.



Agnès Briançon, Tristan Devaux, Rémi Fessler, Sarah Huppert, Séverine Mizera et Vincent Prod'homme, élus SNJ au CSE

 


 

Veurey, le 09 Mars 2020

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