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Communiqués de presse

[Fédération internationale des journalistes]

Il est temps de mettre fin à la passivité des médias face aux violences en ligne



Selon la Fédération internationale des journalistes (FIJ), il est impératif de prendre des mesures de toute urgence pour lutter contre les violences et le harcèlement en ligne dont sont victimes les femmes journalistes dans le monde entier.


 


Les résultats de deux enquêtes mondiales publiées le 7 mars ont révélé un sérieux désintérêt de la part des entreprises médiatiques. Ces révélations constituent la base de cet appel. La FIJ a demandé aux syndicats et aux médias d’adopter des protocoles stricts ainsi que de conclure des accords collectifs et solides afin de lutter contre les violences en ligne.

La veille de la Journée internationale des femmes, la FIJ a dévoilé les résultats des deux enquêtes, menées au début de l’année 2022, afin de faire le point sur le travail des syndicats et des médias dans la lutte contre les violences en ligne.

Auparavant, la FIJ avait déjà dénoncé l’ampleur de ces violences subies par les femmes journalistes et avait révélé que deux tiers d’entre elles avaient été victimes de harcèlement en ligne. Toutefois, seule la moitié des victimes a signalé ces agressions à leur direction, à leur syndicat ou à la police et dans deux tiers des cas, aucune mesure n’a été prise.
 

Les toutes dernières enquêtes ont révélé que : 

  • 79 % des syndicats et des associations ont déclaré qu’ils étaient conscients des cas de violences en ligne au sein de leurs membres 
  • seuls 16 % avaient conclu des accords collectifs au sujet des violences en ligne 
  • 75 % des syndicats et des associations considèrent les violences en ligne comme une question prioritaire 
  • 63 % des syndicats ont soutenu la demande d’adoption et de ratification de la Convention no 190 de l’OIT sur la violence et le harcèlement dans le monde du travail. 


Les syndicats et les associations des journalistes ont déclaré soutenir leurs membres par le biais d’une aide juridique, de déclarations publiques ainsi que de formations en matière de sécurité numérique et de directives visant à prévenir toute violence en ligne.

Les mesures concrètes adoptées par les syndicats pour lutter contre la violence en ligne prévoient l’adoption de codes de protection, la mise en place de comités nationaux pour la sécurité des journalistes, la recension des cas, l’élaboration d’un index relatif à la sécurité physique des membres et la création de plateformes sur lesquelles les femmes peuvent signaler les cas d’agression ou bénéficier de services d’assistance juridique gratuits.

Les résultats de la seconde enquête révèlent une inaction en ce qui concerne les initiatives lancées par les organisations médiatiques pour lutter contre les violences en ligne. Cent soixante et un journalistes, professionnels des médias et responsables de médias issus de 37 pays du monde entier ont été interrogés.

Les résultats démontrent que : 

  • Deux tiers des personnes interrogées ont déclaré que le harcèlement en ligne n’était pas une priorité pour les entreprises médiatiques, et 44 % ont affirmé que cette problématique n’a même pas été abordée. 
  • Seul un cinquième des personnes interrogées ont déclaré que les médias ont adopté un protocole ou mis en place un système qui permet aux femmes journalistes et aux professionnelles des médias de signaler les cas de violence en ligne ainsi que d’être soutenues et protégées dans de pareilles situations. 


Le soutien offert par les organisations médiatiques, pour autant qu’il existe, comprend principalement une assistance juridique, un soutien public et l’accès à des espaces sécurisés, à un service de soutien qualifié ainsi qu’à des conseils.

Maria Angeles Samperio, présidente du Conseil du Genre de la FIJ, a déclaré : « Trop de femmes journalistes, et en particulier celles qui travaillent en tant qu’indépendantes, sont victimes de violences en ligne et quittent les réseaux sociaux afin de ne plus faire face à du harcèlement. Les enquêtes révèlent que les organisations médiatiques doivent encore énormément travailler pour offrir des rédactions plus sécurisées et des protocoles concrets pour éliminer le problème. Il est grand temps de mettre en place des systèmes clairs au sein des médias afin de ne faire preuve d’aucune tolérance à l’égard des violences médiatiques. » 

Anthony Bellanger, Secrétaire général de la FIJ, a déclaré : « La sécurité des journalistes est essentielle pour relater la réalité et pour satisfaire le droit à l’information du public. Toutefois, les femmes journalistes sont toujours victimes de graves violences en ligne et cette situation entraîne des conséquences évidentes sur le pluralisme et la diversité des médias. En tant que professionnels des médias, nous ne pouvons pas nous permettre de ne pas agir et de simplement regarder la scène. Le manque de dispositions dans les accords collectifs au sujet des violences en ligne est une véritable source d’inquiétude. Nos enquêtes révèlent que les syndicats et les associations des journalistes sont disposés à agir, mais il est nécessaire que les organisations médiatiques adhèrent au projet afin que nous agissions ensemble pour combattre les violences en ligne au nom de la liberté des médias. »

La FIJ a adopté des directives pour soutenir les médias et les syndicats dans leur lutte contre les violences en ligne. Elle demande également aux médias de réaliser vérifications internes auprès de leur personnel afin de mesurer l’ampleur de ces violences.

 

Bruxelles, le 07 Mars 2022

Thèmes : International (FEJ, FIJ)

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