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Communiqués des sections

Groupe Moniteur

Quand les NAO échouent, les pigistes trinquent... deux fois


Depuis le 24 avril, dans la foulée du nouvel échec des négociations annuelles obligatoires (NAO) du Groupe Moniteur, une vingtaine de journalistes rémunérés à la pige (JRP) ont posé leur plume. En trois semaines, ce sont quelque 70 articles dont ils ont bloqué la publication, entraînant une pagination réduite notamment du dernier numéro de La Gazette des communes, paru sans dossier central.

La section SNJ du Groupe Moniteur salue le courage de nos confrères et consœurs parmi les plus précaires et dénonce l’injustice sociale de leur situation : sous-payés, n’ayant bénéficié en dix ans que d’une seule et maigre revalorisation du barème de pige de 3 % (soit 2 € brut du feuillet !) l’an dernier, exclus systématiquement, à cette seule exception près, des revalorisations collectives comme individuelles, spoliés de leur droit conventionnel à un juste calcul de leur prime d’ancienneté, ne bénéficiant des œuvres sociales qu’à certaines conditions très restrictives…

La liste des discriminations salariales qu’ils subissent semble sans fin. Et ce sont encore eux qui devront porter le poids et les conséquences pécuniaires d’une grève alors même que l’inflexibilité de la politique sociale du groupe Moniteur s’applique à tous ses salariés.

En cas d’échec des NAO, nous rappelons que l’employeur peut toujours appliquer de façon unilatérale les propositions qu’il a lui-même faite dans le cadre des négociations. C’était le cas l’an dernier.

Cette année, outre la contre-proposition de la direction d’augmenter le budget piges (valeur faciale du feuillet et volume global) de 2%, d’autres concernaient les collaborateurs en CDI : + 5% pour un salaire annuel inférieur ou égal à 29 067 € ; + 1,5% pour les salaires compris entre 29 067 € et 37 572 € ; et « prise en charge intégrale de la carte presse des journalistes en dehors des journalistes rémunérés à la pige pour l’année 2024 ». 

A cette exclusion assumée des JRP, la direction a accentué l’absence de prise en compte de nos collègues en retirant in fine de ses mesures unilatérales les 2% d’augmentation du budget piges, retenant seulement une augmentation de 6% du salaire fixe mensuel pour tout salaire inférieur ou égal à 30 000 €.

Lors de ces NAO, le SNJ a été le seul à demander le paiement de la part journaliste de la carte de presse pour les JRP (selon des modalités restant à définir avec la direction), à réclamer des augmentations en cohérence avec le niveau actuel de l’inflation (+ 6 % sur un an), à solliciter un budget dédié aux activités connexes des journalistes (webinaires, animation de conférences), JRP inclus.

Hélas, les propositions de la direction sont restées, tant face à l’augmentation du coût de la vie que de l’excellente santé financière de l’entreprise, largement insuffisantes à nos yeux. En conséquence, le SNJ n’a signé ni le protocole d’accord ni de désaccord de ces NAO : le paraphe de notre organisation syndicale aurait apporté un crédit à des négociations qui n’en ont pas sérieusement été. Au sens du SNJ, et à son regret, l’heure n’est effectivement plus au dialogue.
 

Paris, le 15 Mai 2023

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