Formulaire de recherche


SNJ - 33 rue du Louvre - Paris 75002 - 01 42 36 84 23 - snj@snj.fr - Horaires


Communiqués de presse, Communiqués des sections
Section SNJ Groupe EBRA

A quoi joue le Crédit Mutuel ?

C’était devenu un vieux serpent de mer, une intox’ de plus du papyvore Michel Lucas. Depuis que le Crédit Mutuel a pris le contrôle du « groupe » EBRA, le président de la banque à qui parler n’a eu de cesse de cracher sur le SPQR, dénigrant le syndicat patronal, ignorant ses instances, souvent à grands renforts de noms d’oiseaux à l’intention des représentants patronaux.

Ce faisant, il a toujours fait en sorte d’en obtenir tout ce qu’il voulait, et notamment le sabordage des négociations salariales de branche, il y a trois ans. Mais ça ne lui a pas suffi. Cette fois, il semble que ça soit du sérieux. Annoncée par plusieurs médias spécialisés, l’information selon laquelle les titres régionaux détenus par le Crédit Mutuel sortiraient du SPQR à l’horizon 2016 a été confirmée aux représentants du personnel, dans plusieurs journaux du groupe, par des dirigeants de ces entreprises.

Sortir, mais pour aller où ? Cette décision, outre le cataclysme qu’elle risque de provoquer au sein même du SPQR, amputé brutalement d’un gros quart de ses adhérents, ne peut qu’inciter les salariés à une certaine méfiance, voire à l’inquiétude, l’intention de l’actionnaire n’étant pas de renforcer le dialogue social qu’il s’est évertué à saborder, au niveau de la branche comme dans l’ensemble des journaux.

A quoi joue le Crédit Mutuel ? A faire peur aux salariés, sur fond de chantage à l’emploi, de rumeurs de ventes en contre-rumeurs, sur fond de perspectives floues pour le personnel de ces journaux. Refrain connu de nos dirigeants : « Estimez-vous heureux qu’il règle vos salaires en fin de mois ». Combien de milliers de suppressions d’emplois depuis 2006, dans les journaux détenus par la banque ?

Combien de plans de départs ? Combien de fusions d’entreprises, passées ou annoncées ? Combien de fermetures d’imprimeries, après celle de Chalon ? A qui le tour, après la clé sous la porte pour le Pays de Belfort et les hebdos du Haut-Jura ? La réduction des coûts n’est que casse sociale, quand l’investissement dans les rédactions, et sur le numérique, est proche du zéro.

A quoi joue le Crédit Mutuel ? La banque qui se veut mutualiste, mais uniquement quand ça l’arrange, n’a pas d’autre projet que de contrôler la presse. Et de faire censurer les émissions qui lui déplaisent, la concernant. Avec un succès mitigé sur ce dernier point...

Que celui qui a compris la stratégie de Michel Lucas, au-delà de la sempiternelle quête de la baisse de la masse salariale, nous explique. Même si l’affaire, pas rentable, n’est pas trop coûteuse pour la banque, les pertes accumulées des entreprises étant peu de choses au regard des trois milliards d’€ de bénéfices nets affichés en 2014 (en hausse de 11%) par le Crédit Mutuel. D’autant que les titres ne se privent pas de consommer autant que les autres les aides publiques, environ 3,3 millions d’€ d’aides directes en 2014 pour les neuf journaux (*), selon les chiffres de la direction générale des médias et des industries culturelles (DGMIC*).

Les sections SNJ de l’ensemble des titres détenus par le Crédit Mutuel (**) exigent :

► des explications quant aux conséquences éventuelles d’une sortie du SPQR ;

► le retour à un dialogue social constructif qui passe notamment par la constitution d’un comité de groupe ;

► une information claire des salariés sur la stratégie d’un groupe de presse qui ne dit pas son nom.

 

(*) Les 200 titres de presse les plus aidés en 2014 (DGMIC)

(**) Les Dernières Nouvelles d’Alsace, L’Alsace, le Républicain Lorrain, L’Est Républicain, Vosges-Matin, Le Dauphiné Libéré, Le Progrès, Le Journal de Saône-et-Loire, le Bien Public.

le 12 Novembre 2015

Thèmes : Information

accès pour tous