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Section SNJ Aquitaine

Sud Ouest

Salaires : la direction ne concède rien, ou presque

 

Salaires : malgré l’inflation, le chat est maigre

Au moins 6 % d’inflation à l’automne (12 % pour l’alimentation), des salaires qui stagnent depuis des années, des inégalités de rémunérations plus fortes que jamais à l’intérieur de l’entreprise… La Négociation obligatoire d’entreprise (NOE) qui a débuté en mai, était attendue. Mais au final, le chat est très maigre : la direction a joué la montre, pour ne rien concéder, ou presque.

Outre un relèvement de l’indemnité kilométrique de 8%, timide réponse à l’envolée des prix du carburant, côté salaires, elle reste sur sa dernière proposition de majorer de 5 % uniquement les salaires en dessous de 2 900 euros bruts mensuels (hors primes, ancienneté et 13e mois)… qui n'ont pas bénéficié d'une augmentation salariale depuis cinq ans. Une mesure qui exclut au passage les personnes embauchées récemment, qui ont pourtant les salaires les plus bas de la rédaction.

Au total, en septembre, 28 salariés étaient concernés sur 723 CDI,  dont 6 journalistes à l'échelon 150, selon les critères définis par la direction et qu'elle n'a pas voulu négocier.

Initiée par le SNJ, la proposition de favoriser les bas salaires par paliers de rémunération a été détournée par la direction qui appliquera une mesure tronquée et inéquitable. « C'est notre logique et on l'assume », a dit en substance la direction pour clore le débat lors des réunions de septembre et octobre (menées par Patrick Venries avant son départ), tout en indiquant qu'elle n'avait pas d'autre proposition à faire vu le contexte économique. « Vos revendications sont légitimes, mais on n'en a pas les moyens », a-t-on beaucoup entendu. La mesure d’augmentation concédée représenterait un coût de 64 600 euros pour l’entreprise.

En parallèle, pour rappel, les actionnaires ont touché 1,4 million d’euros de dividendes au printemps, sur les résultats de l'année 2021 et des années précédentes.

Retoqués aussi les pigistes, ces salariés précaires que la direction a totalement ignorés dans cette négociation malgré la demande du SNJ (uniformisation du tarif du feuillet à 65 euros bruts, forfait jour photo à 120 euros). Comme les salaires mensualisés, la grille tarifaire de la pige n'a pas bougé depuis plus de dix ans. Un exemple de plus du souci de la direction pour les bas salaires !

 

Rémunération des CDD : à défaut du respect de la loi, enfin des augmentations ?

Le SNJ s'affronte depuis des années à la direction sur le sujet de la rémunération des CDD, allant même jusqu’à saisir l’Inspection du travail dans ce dossier pour lui demander de faire appliquer la loi à « Sud Ouest » : égalité de traitement entre CDI et CDD (soit un coefficient de 134 a minima, indice d'embauche à la rédaction, sans condition, et non pas à l'indice 123 comme c'est le cas depuis des années, de façon arbitraire et sans perspective d'évolution). Sous la pression, la direction avait enfin accepté de parler des CDD dans le cadre de la NOE. Mais à sa façon : en proposant une progressivité salariale pour atteindre l'échelon 134, conditionné à des critères d'expérience professionnelle et de mois de CDD cumulés. Des critères qu'elle a définis seule, et qui sont non seulement discriminatoires entre CDD et CDI, mais aussi dérogatoires à la grille conventionnelle de la PQR.

Le SNJ a redemandé le respect de la loi mais était prêt à négocier sur le principe de progressivité. La direction a campé sur sa proposition très restrictive, sans en bouger une virgule. Elle aurait pu appliquer la mesure unilatéralement - rien ne l’empêche non plus de procéder à des augmentations individuelles des CDD, à tout moment. Mais la direction voulait la signature du syndicat majoritaire des journalistes de « Sud Ouest » sur cette mesure, menaçant de renoncer à toute valorisation s'il ne la signait pas. Problème : un tel accord ne peut légalement exister, étant discriminatoire par nature, dérogeant tant à la loi qu'à la Convention collective nationale des journalistes. 

Pour sortir de cette impasse, conscient que la valorisation des salaires des CDD a déjà trop attendu, le SNJ continue la discussion avec la direction pour trouver un compromis instaurant une augmentation, car c'est dans l'intérêt de tous. 

 

La revalorisation, c'est pourtant possible…

Rajoutons pour clore ce chapitre sur les salaires, qu'une autre revalorisation a bien eu lieu, cette fois en marge de la NOE et de manière plus discrète. Une partie des personnels techniques de Brazza (rotatives, expéditions, maintenance, moyens généraux) a été revalorisée (10 points d'indice et quelques primes), à la faveur de négociations qui ont eu lieu au printemps derniers entre SOM CGT et la direction, en marge de la restructuration de l'imprimerie dans le cadre du Plan Prim (fermeture des rotatives de la Charente libre). Le coût de cette mesure n'est pas connu. L'accord qui mentionne cette augmentation, daté de juillet, a été communiqué après la NOE salaires. Comme quoi, la revalorisation salariale à « Sud Ouest », ça reste possible… Mais pas pour tout le monde. 

 

Et au fait, les primes ?

Parallèlement, hors salaires mais côté primes, la politique maison d'augmentation ciblée des rémunérations continue. Ainsi, à la rédaction (environ 250 CDI), les primes annuelles réparties en 2022 entre 53 managers (≥ 180 de coeff) se sont montées à 135 400 euros, soit en moyenne 2 550 euros par manager. Des primes, pourquoi pas ? Mais elles se font ici au détriment des augmentations collectives et des plus bas salaires, creusant encore les inégalités. En ces périodes de crise, ne serait-il pas temps de revoir ce principe en élargissant le nombre des bénéficiaires ?

À ce propos, le SNJ avait fait une proposition aux débuts de cette NOE : l'instauration d'une prime exceptionnelle de pouvoir d'achat (Pepa, dite aussi « prime Macron », exonérée de cotisation sociale et de l'impôt sur le revenu) pour tous les salariés, ou de manière progressive selon les salariés. Retoqué, bien sûr. Entre-temps, la prime Pepa est devenue en juillet prime de partage de la valeur (PPV) d'un montant maximum de 3 000 euros (6 000 sous conditions). Beaucoup d'entreprises y ont eu recours depuis, dans un contexte de forte inflation et de non moins fortes revendications. Ainsi, à la Nouvelle République du Centre-Ouest, la direction a très récemment concédé une telle prime, de 200 à 1 000 euros selon les salaires - les négociations restent en cours. Précisons qu'elle ne l'a pas fait de gaieté de cœur, mais après un mouvement de grève inédit de plusieurs jours, initié dans les rédactions.

 

Bordeaux, le 02 Décembre 2022

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