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Communiqués de presse

Soutien du SNJ aux rédactions du Parisien et de L’Équipe


Les cahiers départementaux (75, 92, 93, 94, Oise et Grande Couronne) du Parisien sont menacés de disparition. Ne resterait qu'un cahier central. Un CSE extraordinaire doit se tenir ce mardi 16 juin au matin.

L’information de proximité est menacée. Une information de qualité, pluraliste et diverse, servie par quelque 130 journalistes. Maintenir une édition unique, ce serait priver les lecteurs d’une information de proximité, mais ce serait aussi affaiblir la rédaction nationale et le desk.

Les représentants des journalistes, SNJ en tête, demandent le retour immédiat des cahiers départementaux, comme cela a été exprimé dans les deux lettres ouvertes adressées à la direction puis dans une motion votée à la quasi-unanimité à l’issue de l’AG du mardi 2 juin.

« Le Parisien a construit son succès passé sur une double identité : quotidien national et quotidien régional. Depuis toujours, les éditions font partie intégrante de l’identité de notre journal, et les informations locales et départementales qu’elles fournissent à nos lecteurs représentent une richesse éditoriale qui fait notre différence, et notre force, face aux autres quotidiens ». Cette revendication - légitime et juste - est une évidence journalistique à l’approche d’un second tour d’élections municipales qui imposent une couverture éditoriale à la hauteur de ce qu’attendent les lecteurs.

Le SNJ a ainsi pris l’initiative, ce 5 juin 2020, d’investir les réseaux sociaux (*) afin d’accompagner les salariés du Parisien / Aujourd’hui en France dans leur lutte. Les lecteurs les élus de tous bords politiques de l’Ile-de-France ont fait part de leur soutien.

A L’Equipe, l’actionnaire a annoncé un chantage à l’emploi : il s’engage à maintenir les effectifs contre une baisse des salaires, une diminution des RTT. Scandaleux ! La direction de l’UES L’Équipe (L’Équipe, les magazines France Football, Sport & Style et Vélo, ainsi que l’agence de photos Presse Sports) signale des pertes de 15 à 20 millions d’euros.

« Dans un groupe qui dispose d'une trésorerie de plusieurs centaines de millions d'euros, on comprendra que l'urgence à effectuer des coupes claires dans les effectifs est toute relative », précise l’intersyndicale (**) du groupe dans un communiqué le 4 juin.

Le 13 juin, au cours d’un CSE extraordinaire, les élus ont été formellement informés par la direction de l’ouverture de discussions avec les syndicats sur un projet d’accord de performance collective. Un coin enfoncé dans le droit des salariés, permis par les ordonnances Macron de 2017.

Ce projet vise à augmenter le temps de travail de 190 à 207 jours par an et à proposer une baisse temporaire des salaires de 10% pour réduire la masse salariale qui est de 37,5 millions d’Euros par an. « Travailler 9% de plus pour 10% de moins », résume ce délégué SNJ.

A la rédaction, c’est la stupéfaction la plus complète alors que de grands événements sportifs vont s’enchaîner d’ici les JO de 2024 à Paris.

Le Syndicat National des journalistes (SNJ), première organisation de la profession, soutient ces rédactions engagées dans la lutte.

Le SNJ demande au milliardaire Bernard Arnault d’allouer au Parisien le financement nécessaire et non pas de précipiter ses cahiers dans l’abîme.  Le SNJ somme les pouvoirs publics d’intervenir pour préserver le pluralisme des médias, en vertu de l’article 34 de la Constitution française.

Le SNJ considère que les aides à la presse doivent être conditionnées à des exigences sociales et éthiques, pour éviter le scénario déjà connu du financement des suppressions d'emplois par l'argent public. L'Etat ne doit pas être complice des patrons de presse qui entendent profiter de la crise, au détriment du pluralisme, de la proximité, et de la qualité de l'information.


 

(*) Des comptes Twitter @SNJParisienAEF, Instagram @snjleparisienaef et une page Facebook, identifiés sous le nom SNJleParisienAEF, ont été créés pour médiatiser la cause des salariés.

(**) L'intersyndicale SNJ - SNJ-CGT - UFICT-CGT - SGLCE-CGT.
 

Paris, le 15 Juin 2020

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