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Communiqués de presse

Tribune parue dans Télérama

Surveillance des appareils électroniques : auteurs et journalistes dénoncent “une atteinte au secret des sources"

 

Un projet de loi prévoit d’autoriser la police à activer à distance des objets connectés. Des associations et médias, dont “Télérama”, demandent d’exclure les journalistes, auteurs et réalisateurs de cette mesure. Le Syndicat national des journalistes (SNJ) est signataire de cette tribune.

 


 

Nous, journalistes, auteurs et réalisateurs de reportages et de documentaires d’information nous opposons au projet de loi d’orientation et de programmation du ministère de la Justice 2023-2027 qui introduit de nouvelles dispositions dans le code de procédure pénale, autorisant l’activation à distance des caméras et micros de nos téléphones portables et leur géolocalisation.

Nous soutenons les amendements adoptés le 21 juin par la commission des lois de l’Assemblée nationale, visant à exclure les journalistes de ces mesures liberticides et appelons à ce qu’elles protègent plus largement les auteurs et réalisateurs.

À l’heure où les menaces physiques, judiciaires, financières et législatives s’accumulent, où les violences policières se multiplient, rendant l’exercice de la liberté d’informer toujours plus difficile et dangereux, cette réforme est un danger intolérable pour le fonctionnement de notre démocratie.

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Permettre à l’État de connaître le contenu d’enquêtes en cours sur des sujets majeurs comme les mouvements sociaux et environnementaux, le terrorisme, la délinquance financière ou le grand banditisme, menace notre indépendance et la possibilité d’informer en toute liberté.

Plus grave, en nous mettant en position de ne plus pouvoir garantir l’anonymat, pourtant crucial à nos informateurs, cette réforme porte atteinte au secret des sources. Et dans les affaires très sensibles, sans cette relation essentielle de confiance avec nos sources, nous nous exposons à davantage de risques pour nos vies.

Aussi, nous journalistes, auteurs, et réalisateurs de reportages et de documentaires d’information, demandons aujourd’hui à bénéficier des garanties introduites par ces amendements afin de ne pas faire l’objet d’une surveillance généralisée à travers nos téléphones portables, une surveillance attentatoire à la liberté d’informer.

 

Associations, collectifs, organisations et médias signataires :
Guilde des auteurs réalisateurs reportages et de documentaires (GARRD)
Informer n’est pas un délit
Off investigation
SGJ-FO
SNJ
SDJ Télérama
Reflets.info
Comité de soutien Assange
FIGRA
CFDT journalistes
Le Correspondant
Profession : pigiste
SDJ Challenges
Collectif de journalistes Extra Muros

 

 

Paris le 27 Juin 2023

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