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L'Equipe

Une avancée contre un plan inacceptable


L'intersyndicale SNJ - SNJ-CGT - UFICT-CGT - SGLCE-CGT de L'Equipe.



Même en ces temps troublés, il y a donc encore des limites légales à respecter. La direction a subitement décidé d'allonger d'un mois la durée de l'information-consultation sur son énième projet de plan de suppressions d'emploi. Elle soutenait pourtant jusqu'alors que le 31 décembreétait un horizon indépassable pour enclencher la phase de validation. Depuis qu’ils se sont vu remettre les documents, vos élus avaient concentré une partie de leur action sur la dénonciation des dispositions illégales de ces PSE auprès des pouvoirs publics. Ils ont notamment été longuement reçus par la Direccte la semaine dernière. Pour cette raison, vos représentants étaient limités dans leur communication. Le directeur général n’a, par exemple, pas hésité à leur reprocher de donner le détail des postes supprimés alors que c’est lui-même qui avait semé la panique en annonçant 56 suppressions d’emploi dans une communication aux salariés !

L’allongement du calendrier est une reconnaissance des droits des salariés et empêche la direction de mener cette procédure au bulldozer comme elle l’entendait et sans grands égards pour les salariés : elle, qui reconnaît leur causer un traumatisme, préfère payer un cabinet pour leur infliger des « webinars » sur la résilience plutôt que de faire preuve d'une réelle empathie.

L’allongement du délai va permettre à vos élus et aux experts de se consacrer plus en profondeur en votre compagnie à la dissection du projet de la direction. Un projet inacceptable pour plusieurs raisons :

► Inacceptable déjà par le moment choisi, très peu propice à des discussions sereines, que ce soit au cours de réunions ou d'assemblées générales, en plein confinement. Surtout, si la direction va au bout de ses intentions, elle risque fort de mettre à la porte des salariés en pleine incertitude économique. Car la phase de volontariat concerne seulement certains salariés. D'autres, moins chanceux, au nombre de trois, se sont vus classés dans une catégorie réduite à 1 salarié : eux-mêmes ! Leur poste étant supprimé, ils se retrouvent donc jetés à la porte, comme les cinq permanents de Sport&Style, leur seule chance de garder leur emploi étant de remplacer un salarié dont le poste est maintenu mais volontaire pour partir... si la direction accepte ce reclassement.

► Les autres grands perdants de la politique destructrice d'emplois du Groupe Amaury sont les pigistes. Dans le grand fourre-tout qu'est le projet de la direction, ils semblent être la variable d'ajustement « magique ». Des propositions de modification de contrat par-ci, des baisses drastiques promises par-là, induites par la nature même des mesures envisagées, et, forcément, la suppression complète de certains emplois, notamment à France football et à Sport&Style. Mais est-ce que tous les pigistes auront le droit d'être volontaires pour un départ dans les conditions du plan ? À la lecture des documents, il semblerait bien que non, au mépris de toute légalité.

► Les conditions de départ, justement. Elles sont moins bonnes qu'on en 2018. Un exemple criant : 0,5 mois de salaire seulement par année de présence au-delà des 15 années d'ancienneté pour les journalistes, c'est bien en-dessous des 1,2 mois d'il y a deux ans ou même du mois minimal qu'il est de coutume d'accorder. Dans le contexte économique actuel, combien de salariés auront le courage de se porter volontaires ? Si leur nombre est insuffisant, alors il faudra appliquer les critères d'ordre, menaçant dans chaque catégorie les salariés les plus jeunes et les plus récemment arrivés dans l'entreprise. Le Groupe Amaury, qui réalisera encore des bénéfices cette année, a largement les moyens de proposer mieux.

Ce serait la moindre des choses au moment où il se donne pour objectif de déboulonner France football, reléguant l'ancienne « Bible du football » au rang de simple supplément mensuel du quotidien.

Ce serait la moindre des choses mais la direction l'admettra-t-elle, elle qui a refusé d'ouvrir une quelconque négociation et veut se contenter d'une simple information-consultation du comité social et économique (CSE) ? Pour rappel : à la fin de cette procédure, l'avis demandé aux élus est purement consultatif. Ils auront beau dire tout le mal qu'ils pensent du projet de la direction, celle-ci pourra l'appliquer dès validation par la Direccte. La situation est donc bien différente de juin, quand l'accord « de performance collective » était soumis à la signature des syndicats.

Nous avons donc encore davantage besoin de la mobilisation de l'ensemble des salariés, exemplaire en juin. En 2018, après quatre jours de grève, la direction avait consenti à l'ouverture de négociations. Faudra-t-il recommencer ?
 

Paris, le 18 Novembre 2020

Thèmes : Licenciement

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