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Communiqués de presse

Communiqué de la FIJ

Il faut tout faire pour sauver l’AITV

"Francophonie, abandon au sommet ?" C’est avec ce titre évocateur que le Syndicat National des Journalistes (SNJ), première organisation représentant les journalistes en France, dénonce ce jeudi 27 novembre (*) la volonté de la direction de France Télévisions (FTV) de supprimer l’AITV, l’Agence Internationale d’images de télévision, dès le 7 décembre. FTV évoque des motifs économiques.

L’AITV a été créée en 1986 dans le cadre de la société audiovisuelle de service public RFO (radios et télévisions d’outremer). Sa rédaction, composée d’une trentaine de journalistes basés à Paris et d’autant de correspondants sur le continent africain a, depuis, développé une véritable expertise professionnelle de l’actualité en Afrique et au Proche-Orient.

Elle alimente quotidiennement les journaux télévisés (JT) et les magazines d’information du service public : 
- Sur France Ô, elle produit quotidiennement le JT Afrique qui offre une couverture unique de l’actualité africaine. 
- Dans le réseau des Outremers 1ère, les reportages de l’AITV sont également repris par de nombreux journaux télévisés. 
- La rédaction de France 24 (France Médias Monde) utilise quotidiennement le travail de l’agence pour ses éditions en français et en anglais. 
- Pour TV5, ses reportages sont des ressources essentielles pour ses éditions d’information internationale (dont le Journal Afrique). 
- Enfin, les productions de l’AITV sont diffusées par une soixantaine de chaînes, en Afrique et au Proche-Orient, dans le cadre d’un accord avec Canal France International (CFI).

"AITV est essentielle au pluralisme, aussi bien pour l’actualité africaine vue en France que pour les téléspectateurs africains eux-mêmes", rappelle avec force Jim Boumelha, le président de la Fédération internationale des journalistes (FIJ).

Les 29 et 30 novembre à Dakar, se tient le sommet de la Francophonie. Comment célébrer la francophonie et la coopération en laissant disparaître l’AITV ? Comment permettre la destruction d’un collectif de travail, outil irremplaçable pour l’information des deux continents ? Comment justifier l’atteinte grave à la démocratie que constitue la mise à mort d’une rédaction "à cheval" sur ces deux continents ?

Cette mauvaise décision, outre qu’elle priverait d’emploi plusieurs dizaines de journalistes pigistes correspondants à l’étranger, les exposerait à exercer leur profession sans les garanties de sécurité et d’indépendance que France Télévisions leur apporte actuellement. Pour les journalistes basés à Paris, cela représenterait un véritable gâchis professionnel et humain. Cette disparition affaiblirait directement d’autres rédactions, en France et en Afrique. Elle porterait un coup terrible aux actions de coopération et aux missions que le service public audiovisuel mène avec conviction et dévouement.

La Fédération Internationale des Journalistes (FIJ), représentant 600 000 journalistes dans le monde, encore plus consciente de par son expérience des difficultés rencontrées par les journalistes pour couvrir l’actualité sur le continent africain, se mobilise pour empêcher la destruction de l’AITV. "J’appelle la France à ne pas laisser se commettre cette mauvaise action qui est une faute politique contre la démocratie" ajoute Jim Boumelha.

(*) Libération, 27 novembre 2014.

Bruxelles, le 29 Novembre 2014

Thèmes : International (FEJ, FIJ)

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