Communiqués de presse, Communiqués des sections
Le dialogue social en état de siège !
Pour les naïfs qui pensaient encore que le paritarisme, pilier de la vie sociale, était toujours respecté, la démonstration de force de la direction de Centre France-La Montagne, le 23 janvier, devrait doucher les dernières illusions.
Ce jour-là, plus de 200 salariés représentant l’ensemble des titres du groupe (L’Yonne républicaine, Le Populaire du Centre, Le Journal du Centre, Le Berry, La République du Centre, L’Echo républicain, La Montagne, mais aussi des hebdos) viennent manifester à Clermont-Ferrand devant le siège, pour protester contre un Plan dit de sauvegarde de l’emploi qui prévoit 252 suppressions de postes.
Ce ne sont pas de dangereux illuminés ou un commando prêt à en découdre par la violence qui arrive dans le Puy-de-Dôme. Simplement, comme dans d’autres entreprises de presse, des salariés soucieux de montrer leur inquiétude, avec une volonté de dialogue.
Mais que trouvent-ils en arrivant ? Un déploiement inédit et disproportionné de forces de l’ordre, des barrières cadenassées, des rideaux de fer baissés.
Les soi-disantes raisons de sécurité ne tiennent pas la route. Cet accueil honteux, indigne car ne reposant sur aucune menace, ne fait que renforcer l’image socialement rétrograde d’un groupe qui cumule les achats de journaux, pour ensuite tailler dans la masse (salariale), sans se soucier des fondamentaux de la presse et de ses objectifs : pluralisme, qualité de l’information et conditions d’exercice des métiers.
Ce n’est pas la réception d’une délégation par la direction qui, au final, rassurera.
Les personnes présentes, comme celles qui ont ensuite vu les photos sur les réseaux sociaux, sont choquées. Comme elles le sont par l’ampleur de la réduction des effectifs dans un groupe dont les comptes, en 2013, ne sont pas dans le rouge. Comme elles le sont par le caractère non abouti des projets de développement numérique et « le risque » économique que ferait courir la mise en œuvre de ce plan, selon les experts mandatés par les différents comités d’entreprise.
Cet accueil, la direction devra s’en expliquer sérieusement, comme est attendue une réaction du Syndicat de la presse quotidienne régionale (SPQR) auquel le groupe Centre France adhère. Car oui, Messieurs de Clermont-Ferrand, vous êtes aussi syndiqués…
Quant aux pouvoirs publics qui ont la main sur la réquisition des forces de l’ordre, ont-ils mesuré à quelle catastrophe ils participaient ?
accès pour tous