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Pigistes, Accords

Un mauvais protocole national

Pigistes : pas de recul sur nos droits

L’accord sur le droit à la formation des journalistes pigistes, négocié et signé par 5 organisations syndicales de journalistes (SNJ,SNJ-CGT,USJ-CFDT,SJ-FO et SJ-CFTC) n’attend plus que la signature des représentants patronaux avec lesquels il a pourtant été longuement élaboré. Mais après avoir tergiversé durant des mois, et malgré un accord oral sur ce texte donné depuis des semaines, la FNPF (Fédération nationale de la presse française) conditionne aujourd’hui la signature de cet accord à celle d’un second texte portant sur divers droits sociaux des journalistes pigistes dans l’entreprise. Or, ce second projet est inacceptable car il introduit plusieurs dérogations aux dispositions de la Convention collective et du Code du travail qui s’appliquent à tous les journalistes, y compris journalistes pigistes, et qui sont autant d’éléments constitutifs du statut du journaliste, comme le rappellent de nombreuses jurisprudences prud’homales.

Ce second texte, patronal, prévoit entre autres des conditions très restrictives aux droits électoraux des journalistes pigistes dans l’entreprise, en recul sur les dispositions légales. Il propose des dispositions anti-conventionnelles sur le versement des congés payés et du 13eme mois. Il contourne l’obligation légale faite à l’employeur d’inscrire chaque pigiste sur le registre unique du personnel. Associées au refus de la FNPF d’appliquer aux journalistes pigistes les dispositions de la Convention collective sur le versement cu complément de l’indemnité journalière en cas de maladie, de maternité ou d’accident du travail, ces dispositions ont un but flagrant : tirer vers le bas les conditions de travail des journalistes pigistes, les marginaliser encore plus, et surtout détruire la présomption de lien salarial avec l’entreprise qui l’emploie, présomption sur laquelle repose l’ensemble de nos droits sociaux.

Si elles devaient être entérinées, les propositions patronales feraient voler en éclat l’unicité de la profession et les droits sociaux que les journalistes pigistes ont mis des décennies à conquérir.

Conscients de ce danger, les syndicats de journalistes ont bien évidemment refusé de signer ce texte en l’état, tout en demandant la poursuite des négociations. L’intersyndicale des journalistes a alerté aussi bien la Ministre de la Communication jeudi 29 novembre que la Direction des Médias auprès du Premier Ministres de ce chantage inadmissible. Malgré cela, la fédération F3C-CFDT (Fédération communication-conseil-culture de la CFDT) qui chapeaute l’USJ-CFDT, s’est déclarée prête à signer ce texte, au prix d’une retouche mineure.

Les journalistes signataires de cette pétition exigent que la FNPF signe enfin le texte sur la formation qui a été élaboré conjointement avec elle, et avec lequel ils ont exprimé leur accord. Ils refusent le chantage patronal qui consiste à subordonner cette signature à celle d’un second texte inacceptable en l’état. Ils soutiennent les organisations syndicales qui s’inscrivent dans cette démarche, et mettent en garde contre tout renoncement, tout recul circonstanciel que les journalistes pigistes paieraient demain au prix fort. Ils réaffirment l’unicité de la profession et du statut de journaliste quel que soit le mode de rémunération, et appellent à défendre avec vigilance dans toutes les entreprises de presse ce statut qui est d’abord au service de la qualité de l’information due au public.

Cette pétition sera remise aux organisations syndicales concernées par cet accord.

le 31 Décembre 2007

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