Le journaliste américain Brent Renaud tué par balle en Ukraine
Brent Renaud, journaliste américain primé travaillant en Ukraine, a été abattu à Irpin, près de Kiev, dimanche 13 mars. La police ukrainienne a déclaré qu'il avait été pris pour cible par des soldats russes. Deux autres journalistes ont été blessés et transportés à l'hôpital. Il s'agit du premier décès signalé d'un journaliste étranger couvrant la guerre en Ukraine. Les Fédérations internationale et européenne des journalistes (FIJ-EFJ) condamnent le meurtre et demandent que les tueurs soient traduits en justice.
Brent Renaud, 50 ans, était un journaliste et réalisateur de documentaires qui a vécu et travaillé à New York et à Little Rock (Arkansas). Il avait auparavant travaillé pour le New York Times. Ses projets cinématographiques et télévisuels ont couvert les guerres en Irak et en Afghanistan, le tremblement de terre en Haïti, les troubles politiques en Égypte et en Libye, la lutte pour Mossoul, l'extrémisme en Afrique, la violence des cartels au Mexique et la crise des jeunes réfugiés en Amérique centrale.
L'un des journalistes blessés, Juan Arredondo, était avec Brent Renaud lorsqu'ils ont essuyé des tirs : « Nous étions sur l'un des premiers ponts d’Irpin pour aller filmer d'autres réfugiés qui partaient, et nous sommes montés dans une voiture », raconte-t-il dans un vidéo publiée sur Twitter. « Quelqu'un a proposé de nous emmener sur l'autre pont et nous avons traversé un poste de contrôle, et ils ont commencé à nous tirer dessus. Alors le chauffeur s'est retourné, et ils ont continué à tirer. Mon ami Brent Renaud s'est fait tirer dessus. Je l'ai vu recevoir une balle dans le cou. » Une troisième victime, un Ukrainien qui se trouvait dans la même voiture que Brent Renaud et Juan Arredondo a également été blessée, selon un médecin présent sur les lieux.
La nouvelle survient moins de deux semaines après que le journaliste ukrainien Yevheniy Sakun, cadreur de la chaîne de télévision ukrainienne LIVE, a été tué lorsqu'un bâtiment près de la tour de transmission de télévision à Kiev a été touché par un bombardement.
► Le 26 février, deux journalistes danois ont également été blessés par balle après que des inconnus armés ont pris pour cible leur voiture en Ukraine.
► Le 28 février, une équipe de télévision britannique de Sky News est tombée dans une embuscade alors qu'elle couvrait la guerre en Ukraine. Bien qu'ils aient crié qu'ils étaient journalistes, ils ont été visés à plusieurs reprises : une balle a touché le correspondant en chef Stuart Ramsay dans le bas du dos tandis que le caméraman Richie Mockler a été atteint de deux balles dans son gilet pare-balles.
► Le 6 mars, un journaliste suisse couvrant la guerre en Ukraine, Guillaume Briquet, a été blessé par balle après avoir essuyé des tirs dans la région de Mykolaïv, dans le sud de l'Ukraine.
« Nous sommes choqués par le nombre croissant d'attaques contre des journalistes essayant de couvrir la guerre en Ukraine », déclare le secrétaire général de la FIJ, Anthony Bellanger. « La mort des journalistes Brent Renaud et Yevheniy Sakun ne peut rester impunie. Les autorités doivent tout mettre en œuvre pour identifier les auteurs de ces crimes de guerre. »
« Ces attaques systématiques contre les journalistes et autres crimes de guerre nécessitent une réponse forte de la communauté internationale », ajoute le secrétaire général de la FEJ, Ricardo Gutiérrez. La FEJ demande une fois de plus la création d'un tribunal international spécial sur ces crimes de guerre commis dans le cadre de l'invasion russe de l'Ukraine. Cette spirale meurtrière doit être stoppée ».