Liberté pour les deux journalistes iraniennes qui ont révélé la mort de Mahsa Amini
Elles s'appellent Niloufar Hamedi et Elaheh Mohammadi. Elles sont journalistes en Iran. Elles ont couvert la mort et les funérailles de Mahsa Amini, en septembre 2022. Pour leur travail journalistique, elles ont été condamnées à cinq ans de prison pour complot contre la sécurité du pays et un an pour propagande contre l'Iran. Le SNJ appelle toutes les autorités nationales et internationales à agir pour éviter le retour en prison de ces deux journalistes.
Niloufar Hamedi, 31 ans, et Elaheh Mohammadi, 37 ans, ont été arrêtées en septembre 2022 au début des vastes manifestations qui ont éclaté en Iran après le décès de Mahsa Amini. Cette femme de 22 ans est morte après avoir été arrêtée par la police des mœurs, qui lui reprochait d'avoir enfreint le code vestimentaire strict de la République islamique.
Niloufar Hamedi, du journal Shargh, s'était rendue dans l'hôpital où Mahsa Amini se trouvait dans le coma avant de décéder. Elaheh Mohammadi, du quotidien Ham Mihan, s'était rendue à Saqqez, ville d'origine de Mahsa Amini, pour couvrir les funérailles de la jeune Kurde. Le ministère du Renseignement iranien et la branche des Renseignements des Gardiens de la Révolution les avaient accusées d'être des espionnes de la CIA et d'avoir utilisé leur statut de journalistes comme une "couverture".
En première instance, en 2023, la justice a condamné Elaheh Mohammadi à une peine de six ans de prison pour collaboration avec les Etats-Unis, cinq ans pour complot contre la sécurité du pays et un an pour propagande contre l'Iran. Niloufar Hamedi avait été pour sa part condamnée à sept ans de prison pour coopération avec les Etats-Unis, cinq ans de prison pour complot contre la sécurité du pays et un an pour propagande contre l'Iran.
Ces deux journalistes ont été détenues dans la prison d'Evin à Téhéran, de septembre 2022 à janvier 2024, avant d'être libérées sous caution.
Cette semaine, elles ont été acquittées par deux cours d'appel de Téhéran de l'accusation de collaboration avec les Etats-Unis. Mais les autres condamnations demeurent, soit cinq années de prison qui restent à purger. Leurs avocats espèrent désormais qu'elles bénéficieront d'une amnistie annoncée l'an dernier par le guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei.
Le Syndicat national des journalistes (SNJ), premier syndicat de la profession et membre de la Fédération internationale des journalistes, exprime tout son soutien et sa solidarité à Niloufar Hamedi, à Elaheh Mohammadi et à leurs proches, et condamne avec la plus grande force le traitement infligé aux journalistes (menaces, intimidations, perquisitions, arrestations et détentions) en Iran.
Le SNJ demande la libération immédiate et inconditionnelle de ces deux journalistes qui n'ont fait qu'accomplir leur mission d'informer le public! Nous appelons les autorités françaises, européennes et internationales à tout mettre en œuvre pour qu'elles ne retournent pas en prison.