Publihebdo invente la locale sans local !
« Errare humanum est, sed perseverare diabolicum. » La direction du groupePublihebdos apprend-elle de ses erreurs ? Tout indique qu’au contraire, elle persévère.
En 2016, elle avait innové dangereusement en installant un hebdomadaire régional, le Courrier des Yvelines, hors de sa zone de diffusion. Déterritorialiser un journal de presse hebdomadaire régionale, il fallait y penser. Ce journal s’en est trouvé affaibli, malheureusement. Même chose avec le Courrier de l’Eure qui couvre désormais Le Neubourg depuis Louviers, où la rédaction cohabite avec La Dépêche de Louviers.
La direction a décidé de récidiver en installant la rédaction du Pays Briard (Seine-et-Marne) à Meaux, soit à 30 km de Coulommiers, la commune-centre que ce bihebdomadaire couvre depuis 1886. Il s’agit de mutualiser les locauxd’un autre titre du groupe, La Marne. Une partie des salariés seront logés dans un espace de coworking à Coulommiers. Sans considération pour la fatigue des salariés qui devront multiplier les déplacements pour se rendre sur le terrain, sans considération pour l’invisibilisation du Pays Briard induite par cette organisation, la directionpasse en force.
La consultation du conseil social et économique (CSE), de pure forme, ce vendredi 16 février, a eu lieu alors que tout est déjà joué. Les salariés du PaysBriard n’ont appris l’existence de ce projet qu’il y a 15 jours.
L'ensemble des élus du CSE, en intersyndicale, a décidé de faire appel à une expertise ''projet important'', avant de rendre tout avis sur ce déménagement.
Le Pays Briard avait été déjà le terrain d’expérimentations sociales désolantes avec l’emploi de journalistes en CCD d’usage, pratique sanctionnée par le conseil des prud’hommes puis la cour d’appel.
Le Syndicat national des journalistes (SNJ), première organisation de laprofession, ne peut que dénoncer l’aberration que constitue l’invention d’unepresse locale sans local. Il appelle les salariés du groupe à y résister, partoutoù c’est possible.
