Rabotages tous azimuts : c’est l’info de proximité qu’on tue à petit feu

Rabotages tous azimuts : c’est l’info de proximité qu’on tue à petit feu

Au Populaire du Centre et à La Montagne, titres de Centre France, l’actualité locale paie le prix fort des réorganisations. 
Nouvelle étape dans le désengagement de Centre France sur le territoire, à l’ouest de la Haute-Vienne cette fois : l’agence du Populaire du Centre à Saint-Junien ne compte désormais plus aucun journaliste pour suivre l’actualité locale, sur ce bassin de population de plus de 53 000 habitants, avec des secteurs économique et culturel parmi les plus dynamiques de la région. Le dernier journaliste en poste définitivement parti, son remplaçant en CDD n’a pas été reconduit. 
Et aujourd’hui, une question : la direction du groupe compte-t-elle maintenir les locaux de cette agence ? 
Après l’Echo il y a quelques années, le dernier représentant de la PQR s’en va de la cité du gant et du papier. Une aberration pour les citoyens, en droit de bénéficier d’infos locales traitées par un journaliste sur place.
Il y a quelque temps, nous nous sommes émus du sort de l’agence de Bellac, dans le nord de la Haute-Vienne. Grâce à nos mobilisations plurielles, elle n’a finalement pas fermé. Et nous resterons vigilants quant à son avenir !
La direction de Centre France envisage aujourd’hui de fermer l’agence de La Montagne à Riom, alors qu’y travaillent trois journalistes titulaires, une alternante journaliste et une employée de presse. Ceci, en dépit d’une pétition qui a rassemblé quelque 120 signatures de salariés, unis dans la défense de l’information de proximité sur ce territoire de 155 communes, bassin de vie d’environ 137 000 habitants.
Au total, à La Montagne, le plan de départs volontaires autonome initié par Centre France concerne 70 postes, dont 21 de journalistes. Trois sont aussi ciblés à L’Éveil de la Haute-Loire. Ces réductions d’effectifs prévues dans les agences et au siège mettront à mal l’information de proximité et ne feront que détériorer un peu plus les conditions de travail des salariés restants, obligés de faire toujours plus pour compenser la réduction des effectifs. 
Par exemple, le plan prévoit de ne laisser qu’un seul journaliste à l’agence de La Montagne à Saint-Flour, pour couvrir tout le Haut-Cantal. Comment envisager de le laisser seul courir les reportages sur ce vaste territoire de montagne, sans risque pour sa santé ? Les agences d’Ambert, Mauriac et Ussel ont été fermées, obligeant les journalistes à des trajets épuisants pour se rendre sur ces territoires délaissés par Centre France. Quid de l’avenir de celles de Saint-Flour et de Brioude ? 
Le comité régional Auvergne Limousin du Syndicat national des journalistes s’indigne une nouvelle fois : le discours affiché par la direction du groupe Centre France sur le renforcement de la proximité est à l’opposé de ses actes ! Cette réorganisation éloignera un peu plus la rédaction de ce qui fait l’essence même d’un journal local : la proximité.
Le SNJ Auvergne Limousin dénonce ces réorganisations qui tuent à petit feu l’information locale et nuisent gravement aux conditions de travail des journalistes, potentiellement préjudiciables à leur santé. 
Quel mépris pour leur travail, pour les lecteurs, quel manque de considération pour ces territoires et leurs habitants, de plus en plus délaissés !

 
Clermont-Ferrand
Mercredi 2 octobre 2024
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