Résolution finale du 101e congrès national

Motion votée à l'unanimité

Résolution finale du 101e congrès national

Réuni en congrès national à Biarritz, du 9 au 11 octobre 2019, le Syndicat National des Journalistes (SNJ), première organisation de la profession, apporte son soutien aux confrères et consœurs qui ont fait l’objet de violences policières lors de la couverture des mobilisations sociales comme le mouvement des Gilets jaunes ou encore les actions récentes d’Extinction Rébellion. Environ 200 cas d’incidents ou de violences ont été recensés. Ces agissements des forces de l'ordre doivent cesser. Le SNJ l'a déjà dit avec insistance le 30 novembre 2018 à Christophe Castaner, ministre de l'intérieur, et au Premier ministre Edouard Philippe, le 18 juillet 2019 : aucun journaliste ne doit être entravé dans l'exercice de sa profession.

Le SNJ apporte son soutien aux salariés du groupe de presse magazine Mondadori, confrontés à une vague de départs sans précédent, provoquée par l’attitude et la stratégie du repreneur Reworld Média. Les deux tiers des journalistes ont fait valoir la clause de cession, bouleversant de fait les organisations et les conditions de travail des "restants". Le SNJ rappelle que les journalistes pigistes ont les mêmes droits que les journalistes mensualisés et ne peuvent donc être exclus des dispositions de la clause de cession.

Le SNJ s’inquiète du projet de réforme de l’audiovisuel public, dévoilé par le ministre de la Culture Franck Riester le 24 septembre, qui consisterait à créer une "superstructure", la holding France Medias, qui regrouperait plus de 15 000 salariés. Les journalistes des entreprises intégrées à cette holding (France Télévisions, Radio France, France Medias Monde et l'INA) doutent fortement de l'utilité de cette sorte d'ORTF 2.0. et dénoncent les baisses budgétaires et les suppressions massives d’emplois imposées simultanément par le gouvernement.

Alors que la défiance envers les journalistes n'a jamais été aussi grande, le SNJ participe à la réflexion sur l'élaboration d'un conseil de déontologie journalistique, avec d'autres organisations, et réaffirme l’urgence de doter les rédactions de nouveaux droits, en particulier un statut juridique spécifique aux équipes rédactionnelles.

Le SNJ combattra sans relâche la précarité, et toutes les manoeuvres patronales destinées à contourner le salariat, qui ont pour effet de déposséder les journalistes de tous leurs droits légaux et conventionnels. Le SNJ rappelle l’Etat à ses obligations, et considère qu’il y a urgence à mettre en œuvre une réelle réforme de l’attribution des aides à la presse, permettant leur conditionnement à des exigences sociales et éthiques.

Membre fondateur de l’Union syndicale Solidaires, le SNJ appelle la profession à se mobiliser contre le projet de réforme des retraites, en particulier lors des grèves et des manifestations prévues à partir du 5 décembre.

Membre fondateur de la Fédération internationale des journalistes (FIJ), le SNJ se félicite de l'adoption de la Charte mondiale des journalistes par le congrès de la FIJ, réuni à Tunis en juin 2019. La FIJ représente 600 000 journalistes dans le monde à travers 146 pays.

Biarritz
Samedi 12 octobre 2019
Accès pour tous