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Communiqués de presse

Groupe Téma (ex-Groupe6tm)

« Et pourtant, nous continuons à travailler »


Redressements judiciaires en cascades, gestion opaque incohérente, conditions de travail intenables... A quelques jours d'une nouvelle audience du tribunal de commerce de Metz, le SNJ relaie la lettre ouverte du "collectif des salariés en colère" du groupe de presse Téma (ex-Groupe6tm), géant de la presse professionnelle, juridique et sociale, en grande souffrance.



« Nous, salariés parisiens du groupe de presse Téma, dont le centre névralgique se situe à Metz, nous écrivons pour les travailleurs sociaux, les transporteurs, les secteurs agricole, juridique, sanitaire...

Parce que nous, qui constituons l’identité Téma, qui la faisons vivre au quotidien, sommes viscéralement attachés à nos titres. Parce que nous respectons nos lecteurs, parce que nous croyons fermement que nos titres ont un avenir, nous nous exprimons aujourd’hui pour dénoncer les agissements de notre direction.

Depuis plusieurs mois, le groupe Tema, détenu par François Grandidier, s’asphyxie. Après un long moment de turbulences financières, la chambre commerciale du tribunal judiciaire de Metz a placé en redressement judiciaire le 11 octobre dernier trois des sociétés du groupe, et, plus récemment, la holding Groupe6tm. Avant ces mises en redressement, François Grandidier avait déjà à son actif en 2022 la liquidation de quatre autres de ses sociétés de presse (Média et Tourisme, TTV, Social RH et SPI) : plus de 130 journalistes ont alors été licenciés. Licenciements validés par le tribunal de Metz.

La gestion opaque et plus qu’hasardeuse du propriétaire du groupe, exacerbée par le turn-over permanent de la quasi-totalité des membres du comité exécutif, entrave le travail de nos rédactions et de nos services.

Notre force de proposition et nos efforts constants pour nous adapter et nous impliquer pleinement dans le lancement des nouvelles formules et la digitalisation sont systématiquement mis à mal par une vision court-termiste et une absence de perspective.

Nos rémunérations, qui n’ont pas connu d’augmentation collective depuis 2016, et ce, malgré l’inflation de ces dernières années, ont été versées au bon vouloir du dirigeant à l’automne dernier : avant le redressement, de nombreux salariés ont poursuivi leur activité en ne recevant aucun salaire pendant plusieurs semaines ni aucune indemnisation de restauration pendant plus d’un mois.
 

Et pourtant, nous continuons à travailler…

La procédure judiciaire complique pour l’instant notre situation :
► Le non-paiement de certains partenaires met en péril des évènements rémunérateurs.
► Le non-paiement de certains fournisseurs (imprimeurs, routeurs) provoque des retards de plusieurs semaines dans la livraison des magazines à nos lecteurs.
► Le non-remplacement des départs de salariés et le non-paiement des collaborateurs free-lance nous placent en situation de sous-effectif chronique et rendent notre rythme de travail intenable.
► L’absence de relance des abonnements nuit à des changements éditoriaux loués par les lecteurs.
 

Et pourtant, nous continuons à travailler…

Après un premier déménagement en urgence en juin dernier, au moment même du bouclage du premier numéro d’une nouvelle formule, notre employeur n’a pas été en mesure de nous héberger dans un espace pérenne et adapté. Passés brutalement au flex-office, dans un local à la capacité bien inférieure au nombre de salariés, nous n’avons plus ni service courrier, ni salle de réunion, ni matériel de travail de base : absence de téléphone, de scanner, de fournitures (carnets, stylos, papier, encre), ordinateurs défaillants datant de plusieurs années…
 

Et pourtant, nous continuons à travailler…

Notre co-working est réservé pour l’heure jusqu’au 29 février. Heureusement, comme nous l’a déclaré l’un de nos responsables, « nous pouvons nous réjouir d’avoir le chauffage ». Mais qu’adviendra-t-il fin février alors que notre déménagement, initialement prévu en septembre 2023 est repoussé, à la dernière minute, de mois en mois ?

Malgré tout, nous continuons à travailler. Pour que nos publications, leaders dans de nombreux secteurs, demeurent les références qu’elles ont toujours été auprès des professionnels.

Mais nous ne pouvons plus passer sous silence cette gestion incohérente et nos conditions de travail aussi indignes qu’intenables. Nous demandons la pérennité des titres et des emplois. Pour cela, nous devons être associés au plan de continuation qui sera proposé à l’administrateur. Nos titres méritent mieux ».

 

CONTACT :
salaries.tema.encolere@gmail.com

 

Paris, le 15 Février 2024

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